Au pouvoir depuis 2010, Alassane Ouattara est actuellement dans une situation peu confortable. Engagé pour un 3e mandat à la tête de son pays, l’économiste ivoirien est vivement critiqué par ses adversaires politiques. Il n’empêche que la candidature du président sortant a été validée par le Conseil constitutionnel. Dans les colonnes de Paris Match, le chef de l’État est revenu sur le rejet des dossiers de Guillaume Kigbafori Soro et Laurent Gbagbo.
Présidentielle: Ouattara explique pourquoi Soro et Gbagbo sont écartés
Le dossier de candidature de Laurent Gbagbo a été déposé par la plateforme politique EDS (Ensemble pour la démocratie et la souveraineté) le 31 août 2020 au siège de la Commission électorale indépendante (CEI). « Nous venons de déposer le dossier de notre référent politique, le président Laurent Gbagbo, le père de la démocratie en Côte d’Ivoire que nous avons sollicité pour être notre candidat à la présidentielle », a déclaré Georges Armand Ouegnin, le président d’EDS après le dépôt du dossier de l’ex-chef d’État.
« La CEI demandait 48 000 parrainages, Gbagbo en a obtenu 74 000, on a aussi déposé la caution de 50 000 000 F CFA, on a également la volonté du peuple ivoirien de porter le président Laurent Gbagbo à la tête de l’État de Côte d’Ivoire au soir du 30 octobre 2020 », a-t-il rassuré. Mais le Conseil constitutionnel a jugé utile d’invalider la candidature du leader du Front populaire ivoirien (FPI).
Un autre poids lourd de la scène politique ivoirienne, Guillaume Soro, a vu, lui aussi, son dossier de candidature être rejeté par le Conseil constitutionnel. « Guillaume Kigbafori Soro, président de Générations et peuples solidaires (GPS), tient à informer le peuple ivoirien et les peuples africains qu’en dépit des entraves artificiellement posées contre sa candidature, son dossier a malgré tout été complété, conformément à la loi », pouvait-on lire dans un communiqué du mouvement Générations et peuples solidaires (GPS) le 31 août. Ainsi Laurent Gbagbo et Guillaume Soro ne prendront pas part au scrutin présidentiel qui cristallise actuellement les attentions en Côte d’Ivoire.
Alassane Ouattara semble ne pas être surpris par l’invalidation de la candidature de Laurent Gbagbo et Guillaume Soro. Pour lui, les deux concernés savaient pertinemment que leurs dossiers seraient rejetés. « Soro, comme Gbagbo, a été écarté, car son casier judiciaire n’est pas vierge. Tous deux le savaient parfaitement: leurs candidatures relèvent de la provocation », a-t-il confié à Paris Match.
« Ce qui a tout changé, c’est le système des parrainages, inspiré du modèle sénégalais et français – ce sont d’ailleurs mes opposants qui l’ont réclamé ! Il faut un socle d’élus pour pouvoir se présenter. La plupart des exclusions ont été prononcées à cause de l’insuffisance ou de l’irrégularité des parrainages », a expliqué Alassane Ouattara.
L’opposition ivoirienne, faut-il le rappeler, a décidé de faire front contre Alassane Ouattara pour exiger le retrait de sa candidature, la dissolution du Conseil constitutionnel et de la CEI. Henri Konan Bédié, son principal adversaire, a lancé un appel à la désobéissance civile.