En fin de son second mandat présidentiel, Alassane Ouattara qui a succedé à Laurent Gbagbo en 2011, est candidat à sa propre succession. Sa candidature à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, a d’ailleurs été validée par le Conseil constitutionnel.
Alassane Ouattara: « Simone Gbagbo a été une mauvaise conseillère de son mari »
Président de la République de Côte d’Ivoire entre 2000 et 2010, Laurent Gbagbo s’est retrouvé devant la Cour pénale internationale (CPI) après sa chute du pouvoir en avril 2011 à la suite d’une grave crise posté-électorale qui a causé la mort de 3000 personnes. Au terme d’une procédure judiciaire qui a duré environ 9 ans, l’ancien chef de l’Etat ivoirien a été acquitté et libéré sous conditions. Au départ interdit de quitter son lieu de résidence (Bruxelles), cette interdiction a été levée après une décision de la Chambre d’appel de la CPI qui a décidé d’alléger les conditions de sa remise en liberté.
Depuis mai 2020, Laurent Gbagbo, ainsi que son ex ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, sont autorisés à voyager dans les 133 pays membres de la Cour, dont la Côte d’Ivoire, leur pays d’origine. Mais depuis, le fondateur du FPI peine à obtenir un passeport ivoirien en vue de regagner sa terre natale. Acquitté par la CPI, il a été condamné par contumace à 20 ans de prison par la justice ivoirienne dans l’affaire du casse de la BCEAO, intervenu lors de la crise posté-électorale de 2010-2011.
« En 2011, pour contourner l’embargo qui visait à lui faire lâcher le pouvoir, il (Gbagbo) a signé des ordonnances qui ont permis aux forces de l’ordre de dévaliser la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Un demi-milliard d’euros ont été volés. La justice ivoirienne a rendu son verdict », dénonce Alassane Ouattara dans une interview parue cette semaine dans le journal français Paris Match. Sur le sujet du retour en Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo, le chef de l’Etat lui préconise d’attendre la décision de son procès en appel devant la CPI.
« Il (Gbagbo) a commis des erreurs mais c’est un frère, et un ancien président. La Côte d’Ivoire reste son pays. Il faut attendre le verdict en appel devant la CPI, car pour l’instant il est en liberté sous condition. Ensuite, des dispositions seront prises quant à son retour, sachant qu’il est condamné à vingt ans de réclusion pour crimes économiques », dit-il.
Interrogé sur l’éventualité d’une amnistie à accorder à son prédécesseur comme il l’a déjà fait pour son épouse Simone Gbagbo, le président Ouattara a botté en touche. « C’est vrai, j’ai levé toutes les poursuites contre 800 personnes qui étaient mêlées à la crise post-électorale, dont Simone Gbagbo. Je n’ai pas voulu être le chef d’Etat qui enverrait une femme devant la CPI. Elle a sans doute été une mauvaise conseillère de son mari, mais c’est lui qui était responsable », insiste-t-il.