Bernard Houdin, conseiller de Laurent Gbagbo, est farouchement opposé à la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre 2020. Ce proche du fondateur du Front populaire ivoirien (FPI), un parti politique d’opposition, a démonté les arguments avancés par les défenseurs du 3e mandat de l’actuel chef de l’État.
Bernard Houdin « déshabille » Alassane Ouattara
Alassane Ouattara a décidé de briguer un 3e mandat présidentiel. Il avait pourtant laissé entendre en mars 2020 qu’il se retirerait de la vie politique à la fin de son second quinquennat. Il avait même désigné son dauphin en la personne d’Amadou Gon Coulibaly, qui devait porter la candidature du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la coalition au pouvoir, lors du plus important scrutin du pays. Mais le 8 juillet, le Premier ministre ivoirien décède en plein Conseil des ministres.
L’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire ivoirien (FMI), au lieu de désigner un autre successeur, décide de descendre de nouveau dans l’arène politique. Le comeback d’Alassane Ouattara est mal perçu par ses adversaires politiques. Henri Konan Bédié, Guillaume Kigbafori Soro, tombé en disgrâce, Pascal Affi N’guessan, ainsi que des acteurs de la société civile se dressent contre la candidature du leader du RHDP. Malgré tout, le Conseil constitutionnel valide la candidature du président sortant.
À un mois de la présidentielle, la tension demeure tendue. En effet, l’opposition a appelé à une désobéissance civile. Pour Bernard Houdin, Alassane Ouattara « ne peut candidater à un troisième mandat, car la Constitution de ce pays n’autorise que deux mandats de cinq ans successifs. Il n’y a pas de débat sur le sujet ».
Le conseiller de Laurent Gbagbo, interrogé par le site marianne.net, a soutenu que la situation du président ivoirien « est intenable ». « Son mandat va bientôt se terminer, sa candidature est illégale et il a face à lui la quasi-totalité de l’opposition politique et syndicale ainsi que la société civile, unie dans le principe de désobéissance civile : s’il n’y a pas consensus autour des conditions présidant à cette élection, il n’y aura pas d’élection, c’est tout », a martelé Bernard Houdin.