Henri Konan Bédié n’est pas prêt à accepter la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre 2020. Le patron du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), lui-même candidat à ce scrutin, est farouchement opposé à un 3e mandat du président sortant. Il a d’ailleurs appelé les Ivoiriens à la « désobéissance civile ». Niamien N’goran, l’un de ses proches, a craché ses vérités à Alassane Ouattara. C’était le weekend dernier au cours de la rentrée politique de la section Bocanda 3 du plus vieux parti politique ivoirien.
Niamien N’goran, proche de Bédié, sort de son silence
Ancien allié d’Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié est devenu aujourd’hui le principal adversaire de l’actuel président ivoirien. Le chef de file du Parti démocratique de Côte d’Ivoire soutient que la Constitution n’autorise pas son grand rival à briguer un 3e mandat à la tête du pays. « Alassane Ouattara viole la Constitution en se présentant pour un troisième mandat. Sa candidature est illégale et tout le monde le sait. L’opposition s’en indigne et manifeste bruyamment. Pour le moment, nous faisons en sorte que l’élection se tienne à la date prévue. Nous savons que le temps presse pour que la CEI soit mise aux normes internationales et en conformité avec l’arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme. Mais s’il y a une bonne volonté de la part du régime en place, un dialogue suivi nous permettra d’y arriver », avait-il confié à Le Monde courant août 2020.
Mais en fin de compte, la candidature du président du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a été validée par le Conseil constitutionnel. Cependant, l’opposition ivoirienne ne démord pas. Niamien N’goran, cadre du PDCI, a bandé les muscles contre Alassane Ouattara à Bocanda. Parrain de la cérémonie d’investiture du nouveau délégué de Bocanda 3, ce proche de Bédié a laissé entendre que « la Côte d’Ivoire n’est pas un royaume pour que la succession se fasse de père en fils ».
« Nous sommes dans une République, c’est celui que le peuple choisit qui gouverne. Nous avons soutenu le président Alassane Ouattara deux fois et il est à la fin de son 2e mandat. Or, la Constitution ivoirienne n’autorise pas un 3e mandat. En principe, le 31 octobre prochain, nous devrons aller aux urnes, mais à y voir de près, ce ne sera pas possible. Cette élection présidentielle ne pourra pas se tenir. Toutes les plateformes de l’opposition Crdp, Eds, Cojep, etc. sont d’accord pour dire que les conditions ne sont pas réunies pour aller aux élections », a enfoncé l’ancien ministre ivoirien de l’Économie et des Finances.