Des Français d’origine ivoirienne ont saisi le Président Emmanuel Macron d’un nouveau courrier afin d’attirer davantage son attention sur la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire. Ces derniers entendent tenir le président français pour coresponsable de tout ce qui pourrait arriver en Côte d’Ivoire au cas où il continuait à garder ainsi le silence sur ce processus électoral crucial.
Emmanuel Macron sommé de se prononcer clairement sur la Présidentielle ivoirienne
Le Collectif des Français d’origine ivoirienne et des Amis de la Côte D’Ivoire,
Le MCID et la Société Civile
Monsieur le Président de la République
Le 3 décembre 2010, le Conseil Constitutionnel ivoirien a déclaré en toute souveraineté vainqueur des élections présidentielles, Monsieur Koudou Gbagbo Laurent, qui a prêté serment devant la même institution.
Méprisant l’indépendance et la souveraineté de la Côte d’Ivoire, votre pays, la France, a imposé le 06 Mai 2011, par une violence inouïe faisant plusieurs milliers de morts, Monsieur Alassane Ouattara comme Président de la République, après avoir fait arrêter le Président Laurent Gbagbo, pour ensuite le faire déporter dans le nord du pays, fief de la rébellion, et à La Haye, pour y être jugé par la Cour Pénale Internationale qui l’a acquitté après huit ans de détention gratuite.
Depuis cette date, l’État de Côte d’Ivoire n’a plus connu la sérénité. De nombreux Ivoiriens ont déserté leur pays et vivent en exil dans de nombreux pays, dont la France. Certains ont traversé dans des conditions inimaginables le désert saharien et la méditerranée pour venir échouer sur les côtes européennes. De nombreux Ivoiriens croupissent par ailleurs depuis des années dans les geôles ivoiriennes.
En 2016, M. Alassane Ouattara a décidé d’apporter des modifications à la Constitution du pays votée en 2000 à une très large majorité, tout en maintenant la limitation des mandats présidentiels à deux, et déclarant à plusieurs reprises qu’il ne serait pas candidat aux prochaines élections.
Cette candidature étant interdite par les articles 55 et 183 de la constitution comme l’ont montré dans leurs différents commentaires les membres du comité de rédaction et le ministre de la Justice de Monsieur Ouattara devant les parlementaires. M. Alassane Ouattara et son gouvernement invitaient ainsi les parlementaires et les Ivoiriens à voter pour cette modification constitutionnelle, sans aucune crainte.
Semblant se conformer aux dispositions pertinentes de cette Constitution de 2016, M. Ouattara a déclaré en 2020, à la face du monde, qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat et qu’il décidait de passer le relais à une nouvelle génération. Cette décision a été l’occasion pour vous de le féliciter chaleureusement pour ses qualités de démocrate.
Mais à la grande surprise du monde entier, après le décès de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, candidat désigné par lui et son parti, le RHDP pour la prochaine élection, M. Alassane Ouattara, est revenu sur son engagement. Il a décidé de ne plus passer le relais à la nouvelle génération, mais de se porter lui-même candidat. Or, nous le répétons, sa candidature pour un nouveau mandat est anticonstitutionnelle.
Alors que vous n’aviez pas manqué de saluer prestement sa décision initiale de se retirer, vous donnez malheureusement aujourd’hui l’impression de soutenir par votre silence assourdissant, ce revirement. Monsieur le Président Macron, votre pays ne peut pas de nouveau cautionner la répétition des crimes gratuits et odieux que M Alassane Ouattara s’apprête à commettre encore une fois, en Côte d’Ivoire pour passer en force, comme en 2011.
Nous voulons donc attirer particulièrement votre attention sur les graves conséquences qui résulteraient du maintien de cette candidature. D’ores et déjà nous observons que des vingtaines de morts ont résulté des premières protestations populaires. Dans le pays désormais en ébullition, il est à craindre qu’un nombre incalculable de victimes soient déplorées dans les jours à venir, si cette candidature n’était pas retirée. Il en résultera un risque certain d’embrasement de la Côte d’Ivoire et de la sous-région ouest-africaine.
Nous constatons malheureusement chaque jour :
– De graves violations des droits de l’homme, des emprisonnements arbitraires, des enlèvements et tueries d’opposants et de manifestants pacifiques,
– Des condamnations et exécutions extrajudiciaires, des viols et agressions sexuelles de femmes sans défense
– Le déploiement de milices armées, de chars de combat et d’armements de toute nature, sur toute l’étendue du territoire national.
Face à ce climat de terreur que M. Alassane Ouattara et ses milices armées font régner dans le pays, la diaspora ivoirienne souhaite vivement que vous ne donniez plus l’impression d’apporter votre soutien au projet de violation de la Constitution ivoirienne par Monsieur Ouattara, et que vous vous exprimiez clairement à l’échelle internationale à ce propos.
Autrement dit le peuple ivoirien vous considèrera comme coresponsable de ce qui se passerait en Côte d’Ivoire et en tiendrait définitivement rigueur à votre pays, après ce qui s’est passé en 2011.
La diaspora ivoirienne en France se faisant le porte-voix du peuple, exige pour la préservation d’un climat de paix en Côte d’Ivoire et dans la sous-région ouest-africaine :
1) Le retrait pur et simple de la candidature illégale de Monsieur Alassane Ouattara pour un troisième mandat,
2) La dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel, aux ordres de Monsieur Alassane Ouattara
3)- L’audit de la liste électorale.
Elle propose également :
a) Le report des élections présidentielles à une date ultérieure
b) La formation d’un Gouvernement de transition sans Monsieur Ouattara, pour une période de six mois, gouvernement qui sera chargé d’organiser des élections pacifiques, libres, inclusives, transparentes et démocratiques, pour un meilleur devenir de la Cote d’Ivoire et de la coopération franco-ivoirienne.
Espérant que vous prêterez la meilleure attention à nos demandes, et que vous leur réserverez la suite appropriée pour la préservation de la paix en Côte d’Ivoire.
Nous vous prions, Monsieur le Président de la République française, d’agréer l’expression du sentiment de la très haute considération et du profond respect de la diaspora ivoirienne en France.
Fait, ce 28 Septembre 2020 à Paris
Ampliations :
– Aux Parlementaires Français,
-Au Président et Parlementaires Européens,
-Au Président et Parlementaires Canadiens,
– Au Président des USA et Parlementaires Américains,
– Au Président de La Chine et Parlementaires Chinois,
– Au Président de La Russie et Les Parlementaires Russes,
– Aux Présidents des 54 États de L’Union Africaine et le Secrétaire Général de L’Union Africaine,
– Au Secrétaire de La CEDEAO et tous les Ressortissants de la CEDEAO vivant en Côte D’Ivoire,
– Au Secrétaire Général de L’ONU,
– Au Pape, au Nonce Apostolique vivant en Côte D’Ivoire et tous les Guides Religieux de Côte D’Ivoire,
– Au FMI,
– Aux ONG : Humain Right Watch, Le HCR, Amnesty Internationale, La Croix Rouge, UNICEF,
– Aux Amis de La Côte D’Ivoire et aux Amis du Monde Libre.