Le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo est monté au créneau pour dénoncer la mesure d’interdiction de manifester sur la voie publique, récemment prorogée jusqu’au 14 octobre 2020, par le gouvernement ivoirien. À en croire l’ambassadeur Koné Boubacar, cette décision dénote d’une malice du régime Ouattara, visant à empêcher l’opposition de manifester contre « l’illégalité » de la candidature du chef de l’État sortant à un troisième mandat présidentiel.
Prorogation de la mesure d’interdiction des marches: Le FPI dénonce une « malice » du régime Ouattara
Le parti de Laurent Gbagbo a pondu une déclaration dans laquelle il s’insurge contre la prorogation par le gouvernement, jusqu’au 14 octobre 2020, de la mesure d’interdiction de manifester sur la voie publique.
Dans la déclaration signée de son porte-parole par intérim, et datant du dimanche 4 octobre 2020, l’ex-parti au pouvoir appelle l’ensemble de ses militants, sympathisants, «les démocrates» de tous bords, à la vigilance extrême en cette période sensible de notre histoire politique.
Ci-dessous l’intégralité de la déclaration de l’ambassadeur Koné Boubacar, porte-parole par intérim du FPI, relative au renouvellement de l’interdiction de manifester sur la voie publique
Par un communiqué conjoint du ministère de la sécurité et de la protection civile, et du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation daté du 1er/10/2020, Monsieur Ouattara vient de reconduire, avec le cynisme qu’on lui connait, la mesure portant interdiction des rassemblements et manifestations de rue jusqu’au 14 octobre 2020.
Pour rappel, il convient de noter qu’au lendemain des manifestations de l’opposition suite à l’annonce de sa candidature plus que controversée parce qu’illégale, monsieur Ouattara avait pris la décision inique d’interdire toutes manifestations en dehors des espaces clos, jusqu’au 30 août 2020.
Décision qu’il sera d’ailleurs le premier à violer une petite semaine après son entrée en vigueur, à l’occasion de son investiture le 22 août 2020. Ce jour-là, alors que cette mesure courait toujours, il a mobilisé les militants du RHDP à des marches à travers le Plateau, allant ainsi à l’encontre de ses propres instructions (1ere violation).
A l’occasion de cette même investiture, il a banalisé et défié les mesures gouvernementales prises pour freiner la propagation du virus de la pandémie à COVID 19 en lâchant un malencontreux « on s’en fout de CORONA » (2e violation qui, au demeurant, est loin d’être la dernière- l’homme étant coutumier des transgressions comme en témoignent les manifestations de rue dans le Moronou et dans la Marahoué, preuves éclatantes du monopole qu’il se donne d’anticiper la campagne électorale).
En effet, parce qu’elle est, sous toutes ses formes, un refus d’appliquer la norme la plus élevée des lois dans tout Etat civilisé, la candidature de Monsieur Ouattara à un troisième mandat est une violation flagrante de notre constitution, un passage en force qui n’a d’égal que son illégalité. (3e violation qui, dans les faits précède les deux premières)
Doit-on alors s’étonner que, débordant de la sphère nationale, monsieur Ouattara récidive encore et encore en refusant de se soumettre aux arrêts de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui lui enjoint :
1. De réinscrire le président Laurent Gbagbo et les autres candidats injustement écartés sur la liste électorale d’où ils ont été arbitrairement retirés ;
2. De suspendre les élections en attendant que soient réglées toutes les questions conflictuelles qui mettent en péril la paix sociale et la crédibilité des scrutins à venir.
Pis, refusant de s’arrêter en si mauvais chemin, monsieur Ouattara, pour sa défense, brandit l’argument – ô combien fallacieux et ridicule, s’il en est, surtout venant de lui – de la souveraineté d’une Côte d’ivoire qui ne saurait se laisser dicter sa conduite par des institutions internationales ou des pays étrangers !
En effet, qui donc, affirmant avoir été déclaré vainqueur par la communauté internationale en 2010 a obligé le Conseil Constitutionnel d’alors à l’investir à la suite du candidat déclaré élu par la plus haute juridiction nationale ?
En prenant le peuple à témoin, le Front Populaire Ivoirien (FPI) invite en conséquence le gouvernement à évaluer lui-même les chances de succès de cette énième mesure de reconduction de l’interdiction de manifester sur toute l’étendue du territoire national. (Pour rappel, le 29 août, la mesure avait été une première fois prorogée jusqu’au 30 septembre, avant d’être reconduite cette fois jusqu’au 14 octobre)
En tout état de cause, le Front Populaire Ivoirien observe que par cette nouvelle prorogation de l’interdiction de manifester, le RHDP, parti dont le candidat à l’élection présidentielle est aussi l’actuel président de la république – de surcroit président de Parti en violation de toute éthique républicaine – cherche, par la malice, à se donner les moyens d’empêcher les autres forces politiques d’aller à la rencontre du peuple et de s’exprimer notamment sur le refus des Ivoiriens de voir Monsieur Alassane Dramane Ouattara briguer un troisième mandat anticonstitutionnel.
Le Front Populaire Ivoirien, toujours fidèle à son engagement à défendre et à promouvoir les libertés démocratiques et les droits des peuples, appelle les démocrates de tous bords à la vigilance extrême en cette période sensible de notre histoire politique.
Le FPI qui a toujours été aux côtés des Ivoiriens épris de paix et de concorde tient à donner l’assurance qu’il n’abandonnera jamais le pays aux mains de ceux qui n’ont pour seul projet que la destruction de notre beau pays.
Fait à Abidjan le 4 octobre 2020,
Pour le FPI, L’Ambassadeur KONE Boubakar
Porte-parole par intérim,