Alassane Ouattara est candidat à sa propre succession pour la présidentielle 2020. En tournée dans le Nord ivoirien, le chef de l’État est revenu sur les raisons profondes qui l’ont poussé à reporter sa retraite politique.
Alassane Ouattara : « Le RHDP aurait connu une désintégration »
Alors qu’il avait annoncé sa non-candidature à l’élection présidentielle de 2020, Alassane Ouattara a dû revenir sur sa décision à la suite du brusque décès de son Premier ministre et dauphin Amadou Gon Coulibaly. L’ancien chef du gouvernement est en effet décédé, le 8 juillet dernier, en plein Conseil des ministres, après deux mois de soins intensifs passés en France.
Le dilemme était donc très grand pour le président ivoirien qui plaidait auprès de ses camarades du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) pour lui permettre d’aller (enfin) se reposer après plus de 50 ans de service. Mais sur insistance des cadres de son parti, ainsi que de nombreuses communautés qui se succédaient à son domicile, ADO a finalement accepté de faire ce rétropédalage pour revenir dans l’arène politique. L’annonce a d’ailleurs été faite lors de son adresse à la Nation, le 6 août dernier, veille de la célébration de l’indépendance.
Même si l’opposition ivoirienne ne cesse de l’appeler à retirer sa candidature pour ce 3e mandat jugé anticonstitutionnel, le président Ouattara reste droit dans ses bottes et est déterminé à faire « un coup KO » pour ce scrutin. Lors de sa récente tournée dans cinq régions du septentrion ivoirien, Alassane Ouattara est allé se recueillir sur la tombe d’Amadou Gon, son fils.
Retranché à Korhogo, dans le Poro, le chef de l’exécutif a jugé utile de revenir sur les raisons profondes qui l’ont poussé à se porter candidat. « Si je n’avais pas accepté, je craignais que le RHDP connaisse une désintégration », a avoué le Président Ouattara, avant d’expliquer les contraintes auxquelles il fera face, une fois réélu à la Magistrature suprême : « J’effectue ce mandat par obligation… Travailler 12h à 14h par jour, ce n’est pas facile… Quand on a 80 ans, ce n’est pas facile. Mais je le fais pour la paix dans notre pays. »
L’opposition ne l’entend cependant pas de cette oreille. Elle continue de maintenir la pression, à travers son mot d’ordre de désobéissance civile pour faire plier le régime d’Abidjan.