Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’guessan, candidats à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, ont appelé leurs partisans au boycott actif. La mission de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) qui a séjourné à Abidjan du 17 au 19 octobre leur a demandé de reconsidérer leur décision de ne pas prendre part au processus électoral en cours. Qu’attendre des deux opposants ?
Boycott actif : que feront Bédié et Affi après la mission de la CEDEAO ?
Jeudi 15 octobre 2020, Henri Konan Bédié, candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), et celui du Front populaire ivoirien (FPI), Pascal Affi N’guessan, ont lancé un appel au boycott actif.
« Nous ne sommes pas du tout concernés par le processus électoral en cours, ce processus électoral est illégal parce qu’il ne répond nullement à aucun critère international », a lâché l’ancien Premier ministre ivoirien sous l’oeil vigilant du « sphinx » de Daoukro.
Le député de Bongouanou a également demandé à leurs militants de s’abstenir de participer au processus électoral « tant en ce qui concerne la distribution des cartes électorales, qu’en ce qui concerne la campagne électorale ».
Il a aussi recommandé d’ « empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin et à mettre en application le mot d’ordre du boycott actif par tous les moyens légaux à leur disposition afin que le pouvoir actuel consente à convoquer l’ensemble des forces politiques nationales [pour] trouver des solutions acceptables ».
Sous la houlette de Shirley Ayokor Botchwey, la ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration du Ghana, une mission de la CEDEAO a séjourné au pays d’Alassane Ouattara du 17 au 19 octobre 2020.
Au terme de son séjour, la délégation « a exhorté les candidats à la présidentielle du PDCI et du FPI à reconsidérer sérieusement la décision de boycotter l’élection et l’appel à leurs partisans à se lancer dans la désobéissance civile pour protester contre le processus électoral, mais plutôt à oeuvrer de façon sérieuse pour parvenir à un consensus sur le processus électoral puis qu’ ils pourraient ne pas être en mesure de contrôler les excès qui résulteraient de leur appel à la désobéissance civile ».
Après l’appel lancé par la CEDEAO, quelle sera la réaction de Pascal Affi N’guessan et d’Henri Konan Bédié ? Les deux hommes ont clairement affiché leur volonté de ne pas prendre part au scrutin présidentiel tant qu’Alassane Ouattara ne se retire pas. Ils exigent aussi la dissolution de la Commission électorale indépendante (CEI) et du Conseil constitutionnel.