Le retour de Laurent Gbagbo est de plus en plus évoqué à travers des conversations officielles. Alassane Ouattara est d’ailleurs revenu sur la question lors de son interview accordée au journal Le Monde.
Alassane Ouattara : «Je demande à Gbagbo d’être un sage, comme moi j’espère le devenir»
Transféré à la Cour pénale internationale (CPI), le 29 novembre 2011, Laurent Gbagbo a été acquitté, par la Chambre préliminaire I, le 15 janvier 2019. L’ancien Président ivoirien sera finalement mis en liberté sous conditions, quinze jours plus tard, par la Chambre d’appel et sera conduit à Bruxelles, pour y attendre un éventuel appel de la procureur Fatou Bensouda.
Alors que la procédure suit son cours à La Haye, les conditions de restrictions imposées aux anciens pensionnaires de la prison de Scheveningen ont été levées. Aussi, l’ancien chef d’État ivoirien a-t-il dépêché ses avocats auprès du Greffe de la CPI afin de récupérer son passeport.
Celui-ci étant arrivé à expiration, le Président Gbagbo a introduit une demande de passeport diplomatique, puis une autre pour un passeport ordinaire. Mais, ces deux demandes sont jusque-là restées infructueuses. N’empêche que Le Woody de Mama ne cesse de manifester son impatience pour rentrer au bercail.
À en croire Jeune Afrique, Alassane Ouattara, candidat à l’élection présidentielle, avait dépêché le Président nigérien, Mahamadou Issoufou auprès auprès de son prédécesseur afin de requérir sa neutralité lors de la prochaine présidentielle.
En retour de quoi, il (Ouattara) faciliterait son retour au pays après sa réélection. Mais face à l’intransigeance de son adversaire de 2010, le chef de l’État a à nouveau profité de son entretien avec le confrère Le Monde pour évoquer le sujet.
« Laurent Gbagbo va rentrer, il n’y a aucun problème. Il a un procès en cours. Il a été acquitté en première instance par la Cour pénale internationale (CPI). Il y a une procédure d’appel et dès que cela sera terminé, je prendrai les dispositions pour qu’il puisse rentrer », a déclaré ADO, avant de présenter quelques obstacles à ce retour :
« Mais attention, il a été condamné pour le pillage de la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest et puis il y a des victimes qui ont ouvert une procédure ici pour les tueries qui ont été perpétrées pendant sa présidence. Si je ne fais pas quelque chose, quand il rentrera, il ira directement en prison. Je ne compte pas l’amnistier, mais je compte prendre une décision qui facilite son retour. »
Puis, le Président Ouattara prodigue ce conseil à son prédécesseur : « Je lui demande seulement de vivre une vie normale. D’être un sage, comme moi j’espère le devenir. »
À noter qu’Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Laurent Gbagbo, les trois ténors de la politique ivoirienne, continuent d’occuper le devant de la scène en Côte d’Ivoire. La transmission du pouvoir d’une jeune génération, longtemps évoquée, est loin d’être à l’ordre du jour. Du moins pour l’instant.