La localité de Bongouanou a connu une tension particulière entre population et militaires, ce 25 octobre 2020. Un convoi militaire y a été pris à partie et des armes ont été emportées, malgré l’intervention de la police et de la gendarmerie.
Des civils désarment des militaires à Bongouanou
À quatre jours du scrutin présidentiel du 31 octobre, le mercure ne fait que monter et atteindre des proportions très inquiétantes. La localité de Banabo, dans la Sous-Préfecture de Bongouanou au PK10 axe Bongouanou – Dimbokro, a été le théâtre, le 25 octobre 2020, aux environs de 21 heures, d’une situation aussi bien grave que curieuse. Il ressort des faits que cinq militaires du bataillon de sécurisation de la frontière de l’Est basé à Agnibilékro, en partance pour Bouaké en vue de récupérer le personnel du BASS dans le cadre de la sécurisation de l’élection présidentielle dans le département de Bongouanou, étaient à bord de deux véhicules de type Massa, lorsqu’ils ont été bloqués par la population dudit village.
La population était en effet sortie en très grand nombre pour passer au travers du chemin de ces éléments des forces de défense et de sécurité en transit dans leur localité. La police et la gendarmerie, alertées, sont arrivées sur les lieux, mais ont trouvé de jeunes excités, qui ont profité de l’obscurité pour mettre le feu aux deux véhicules. Les militaires ont certes été exfiltrés des véhicules, mais l’on note que les manifestants ont emporté des armes qui étaient cachées dans les véhicules.
Le bilan de cette attaque fait état de dix-sept (17) kalachnikovs, ainsi qu’une petite caisse métallique de munitions emportées par les populations. Sur le coup, seule une (1) arme a pu être arrachée des mains d’un jeune. Des démarches qui ont par la suite été effectuées dans la nuit auprès de la chefferie villageoise ont permis de récupérer cinq (05) autres armes. Onze (11) armes sont encore entre les mains de population civile en cette période délicate du scrutin présidentiel, contre laquelle l’opposition a lancé un mot d’ordre de boycott actif.
La ville de Bongouanou, faut-il le rappeler, a déjà connu des affrontements intercommunautaires, qui ont causé des morts, des blessés et des destructions de biens, dont la maison de l’opposant Pascal Affi N’Guessan partie en fumée.