Les ambassadeurs des États-Unis en Côte d’Ivoire, de l’Union européenne (UE), de la France et de la Grande-Bretagne ont échangé mercredi après-midi avec l’ancien président Henri Konan Bédié en sa résidence à Cocody, dans l’Est d’Abidjan, dans un contexte sociopolitique tendu.
Ce que les diplomates occidentaux ont demandé à Henri Konan Bédié
Henri Konan Bédié et ses compagnons de l’opposition refusent de reconnaitre la réélection d’Alassane Ouattara pour un 3e mandat à la Présidence de la République de Côte d’Ivoire. Aussi, les leaders de l’opposition ont-ils mis en place un Conseil national de transition (CNT) présidé par l’ancien président ivoirien.
La conférence de presse des opposants devant annoncer le Gouvernement de transition a été dispersée par une descente policière musclée au domicile du président du PDCI. Une liste non authentifiée des membres de ce gouvernement circule d’ailleurs sur les réseaux sociaux.
C’est dans cette atmosphère électrique que les ambassadeurs des États-Unis, de l’Union européenne (UE), de la France et de la Grande-Bretagne se sont rendus à la résidence d’Henri Konan Bédié, à Cocody Les Ambassades, mercredi 4 novembre, pour évoquer la situation sociopolitique tendue.
Ces échanges se sont en effet tenus aux environs de 17h, heure locale et GMT. À en croire des sources proches du dossier, les chancelleries occidentales et africaines ont conseillé à l’opposition de ne pas « insister » sur la voie du Gouvernement de transition.
Au Président Ouattara, ces diplomates ont demandé de jouer la carte de « l’apaisement plutôt que la repression ». Candidats à l’élection présidentielle, Henri Konan Bédié et Pascal Affi N’Guessan se sont abstenus de prendre part au scrutin du samedi dernier.
Dans leur logique de désobéissance civile et de boycott actif de ces joutes électorales, ces opposants ne reconnaissent aucune légitimité à Alassane Ouattara, qui a été proclamé vainqueur. Le pouvoir a, de son côté, durci le ton contre ces opposants en faisant encercler leurs domiciles par des forces de l’ordre.
Jusqu’où ira ce bras de fer entre pouvoir et opposition ? Telle est l’interrogation qui taraude l’esprit des Ivoiriens qui redoutent de retomber dans les travers du passé.