Henri Konan Bédié qui a lancé la désobéissance civile préside le Conseil national de transition (CNT) depuis le lundi 2 novembre 2020. L’ancien chef d’État ivoirien a été choisi par l’opposition pour conduire la période de transition en Côte d’Ivoire. On a appris le lundi 16 novembre 2020 que l’homme de 86 ans a annoncé qu’il passe désormais à une autre phase de son combat.
Bédié lance la « désobéissance civile non violente »
Opposé à la candidature d’Alassane Ouattara pour un 3e mandat, Henri Konan Bédié a pris la tête de l’opposition ivoirienne en lançant un mot d’ordre de désobéissance civile. « Face à la forfaiture, un seul mot d’ordre : la désobéissance civile », avait déclaré le président du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) courant septembre, s’opposant ainsi à une « violation de la Constitution » par le chef de l’État. Retenu par le Conseil constitutionnel dans le cadre de l’élection présidentielle de fin octobre, le « sphinx » de Daoukro a boycotté le scrutin. Pascal Affi N’guessan, le candidat du Front populaire ivoirien (FPI), non plus n’a pas pris part au processus électoral. Malgré la vive protestation de ses adversaires politiques, Alassane Ouattara a été réélu dès le premier tour. Il a obtenu une large victoire (94,27 %) face à Kouadio Konan Bertin (KKB), un candidat indépendant.
Henri Konan Bédié et les siens n’ont pas daigné attendre la proclamation des résultats par la Commission électorale indépendante (CEI) pour mettre sur pied le Conseil national de transition. Le gouvernement a durci le ton en procédant à des arrestations dans le camp de l’opposition.
Cinq jours après une rencontre avec Alassane Ouattara, Bédié lance une autre phase de son combat politique. Il l’a fait savoir lundi au cours d’échanges avec les secrétaires exécutifs du PDCI. « Depuis plus d’un an, le PDCI-RDA et tous les partis politiques significatifs de l’opposition n’ont cessé d’inviter le régime RHDP au dialogue politique, en vue de prévenir les risques d’une implosion sociale; malheureusement on nous a servi que des discours de mépris et d’arrogance », a signalé l’ex-président avant de révéler que « la désobéissance civile non violente est en marche ».
« Nous nous battons et continuerons de nous battre pour la libération sans condition de messieurs Maurice Kakou Guikahué, Pascal Affi N’Guessan, N’Dri Pierre Narcisse, Félicien Sékongo, Alain Lobognon, député à l’Assemblée nationale, les sénateurs Seri Bi N’Guessan et Bassy Koffi, sans oublier Mmes Anne Marie Bonifon, Pulcherie Gbalet, Valérie Yapo et tous nos compagnons et compatriotes, aujourd’hui privés de leur liberté sous prétexte qu’ils réclament la démocratie et le respect des Lois », a promis le natif de Daoukro.