Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié s’étaient rencontrés au Golf Hôtel, le 11 novembre dernier, pour briser le mur de glace et de méfiance né des dissensions liées à l’élection présidentielle. Mais le président du PDCI a subordonné le second round de ces négociations à la satisfaction de certaines conditions qu’il juge nécessaires.
Henri Konan Bédié : « Il n’est pas possible de continuer le dialogue sans…»
L’accalmie entre Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié n’aura duré que le temps d’un dialogue, car le bras de fer entre les deux anciens alliés se précise à nouveau. En effet, le chef de file de l’opposition entend à nouveau saisir la main tendue du président ivoirien, mais pas à n’importe quel prix.
Tout en présentant ses condoléances aux familles éplorées et en s’inclinant avec respect, affection et compassion devant la mémoire de ses « martyrs », le président du Conseil national de transition (CNT) entend reprendre du poil de la bête.
« Nous avons engagé le combat, à la demande de toutes les forces vives de l’opposition et de la société́ civile. Nous déplorons les morts, les blessés qui ont subi la répression brutale du régime au pouvoir. Demain, le 21, nous organisons dans toute la Côte d’Ivoire des cérémonies pour l’enterrement de nos martyrs », a indiqué d’entrée, le président Bédié, avant de poser, dans une série de tweets, ses conditions au président Ouattara avant de retourner au dialogue :
« Le dialogue qui s’était amorcé à l’Hôtel du Golf, vous en avez entendu parler. Depuis quelques jours vous n’entendez plus rien, pour des raisons précises. Il n’est en effet pas possible de continuer ce dialogue sans la libération de tous nos militants, tous nos cadres incarcérés. Il n’est pas possible de continuer ce dialogue sans la levée du blocus qui assiège encore quelques-uns d’entre eux comme Hubert Oulaye. »
Par conséquent, précise HKB : « J’ai donc suspendu ce dialogue, jusqu’à ce que nos frères soient libérés. J’ai suspendu également ce dialogue jusqu’à ce que ceux qui ont été forcés de fuir à l’étranger opèrent un retour sécurisé chez nous. Ce sont là des préalables non négociables et je pense bien que, dans quelques jours, ces différentes libérations seront faites pour que nous puissions reprendre le dialogue pour la parole qui a été rendue entre Alassane Ouattara et moi-même. »
À noter que ce samedi, Henri Konan Bédié demande à toute la Côte d’Ivoire d’observer « une minute de silence à la mémoire de ceux qui sont tombés » à partir de midi. Puis, il lance cet appel à ses partisans : « La lutte continue et continuera grâce à vos soutiens. »