Le peuple burkinabè retient son souffle après l’élection présidentielle du 22 novembre 2020. Roch Kaboré et ses opposants tentent de tirer, chacun à son profit, la couverture.
L’opposition burkinabè réfute toute victoire de Roch Kaboré au 1er tour
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) est en pleine compilation des résultats du scrutin présidentiel du dimanche dernier au Pays des hommes intègres. Newton Ahmed Barry, le président de l’institution, et ses collaborateurs sont en effet à pied d’oeuvre pour tenir le délai d’une semaine qui leur est imparti par la loi électorale pour la proclamation des résultats provisoires de cette élection. Aussi, les résultats qui tombent pour l’instant à contre-goutte affichent une avance du président sortant, Roch Kaboré, le favori de ce scrutin. Mais l’opposition crie d’ores et déjà à la fraude.
Au cours d’une conférence de presse animée, lundi à Ouagadougou, Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition, Eddie Komboïgo, candidat du CDP, parti du Président déchu Blaise Compaoré, ou encore Tahirou Barry, ont affiché leur désapprobation quant aux premières tendances qui penchent vers l’actuel locataire du Kosyam. L’opposition « émet de très fortes réserves sur la sincérité et la crédibilité des résultats », avait indiqué le dernier cité, avant de lancer cette mise en garde : « En tout état de cause, les signataires de l’accord politique [de l’opposition] n’accepteront pas des résultats entachés d’irrégularités et qui ne reflètent pas la volonté du peuple burkinabè. »
« Il est absolument inconcevable après avoir parcouru tout le Burkina Faso de penser avoir un parti gagnant dès le premier tour », ajoute le candidat Diabré, challenger de Roch Marc Christian Kaboré lors du scrutin de 2015. Du côté de la majorité présidentielle, la confiance est de mise, même si le président Kaboré et ses proches évitent de faire pour l’instant des déclarations tendancieuses.
À noter que les Burkinabè ont voté dimanche dans une atmosphère sécuritaire quelque peu inquiétante, dans un pays où la menace terroriste est quasi-permanente. Une crise politique n’est donc pas la bienvenue pour éviter des lendemains incertains au Burkina Faso.