Henri Konan Bédié est aujourd’hui la figure de l’opposition ivoirienne. Il a été pris à partie par Bruno Koné, cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) le samedi 28 novembre 2020 lors d’un meeting à Boundiali, dans la région de la Bagoué. Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), également premier responsable de la Coalition pour la démocratie, la réconciliation et la paix (CDRP), avait appelé les Ivoiriens à la « désobéissance civile » face à la « forfaiture » d’Alassane Ouattara. Candidat à la présidentielle de fin octobre 2020, le « sphinx » de Daoukro, appuyé par Pascal Affi N’guessan, a lancé un appel au boycott actif du scrutin présidentiel.
Pourquoi Bruno Koné tire à boulets rouges sur Bédié et Affi
Alassane Ouattara a été réélu dans un climat tendu. Le président ivoirien qui avait indiqué qu’il ne serait pas candidat pour un 3e mandat est revenu sur sa décision après le décès d’Amadou Gon Coulibaly, son successeur désigné. L’ex-Premier ministre a été choisi par le président ivoirien pour porter la candidature du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix. Mais ce fidèle compagnon du patron du RHDP n’a pu aller au bout de la mission que lui a confiée son mentor.
Transporté d’urgence à Paris le samedi 2 mai 2020, le « lion » est rentré à Abidjan le 2 juillet de la même année. « Me revoilà de retour en forme… Je suis venu prendre ma place auprès du président pour continuer l’œuvre du développement de la Côte d’Ivoire », s’était exprimé Amadou Gon à sa descente d’avion. Malheureusement, il décède le 8 juillet en plein Conseil des ministres des suites d’un malaise cardiaque.
Pour les partisans du RHDP, la mort de Gon Coulibaly est un solide argument pour qu’Alassane Ouattara revienne sur sa décision de quitter la scène politique. Le 6 août 2020, il annonce sa candidature et provoque la colère des opposants. Henri Konan Bédié dénonce une forfaiture de son allié et estime que ce dernier viole la Constitution en étant candidat. Il appelle à la « désobéissance civile ». Tout comme Pascal Affi N’guessan, l’ex-chef d’État refuse de participer au processus électoral. Jeudi 15 octobre 2020, les deux hommes lancent un appel au boycott actif.
« Nous ne nous sentons nullement concernés par l’élection présidentielle en l’état actuel des choses et appelons nos militants à faire barrage au coup d’État électoral qui se prépare », a déclaré Pascal Affi N’guessan. « Nous appelons nos militants à empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin et à mettre en application le mot d’ordre de boycott actif par tous les moyens légaux à leurs dispositions afin que le pouvoir actuel consente à convoquer l’ensemble des forces politiques nationales et trouver des solutions à toutes les revendications qui sont ressorties de la proclamation des candidatures », avait-il ajouté. Mais à l’arrivée, Alassane Ouattara a été réélu pour un 3e mandat.
Pascal Affi N’guessan et Bédié ont échoué face à Ouattara, selon Bruno Koné
Lors d’un meeting à Boundiali le samedi 28 novembre 2020, Bruno Koné a nargué Henri Konan Bédié et Affi. Le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme a rappelé que les adversaires du RHDP ont « tout fait pour empêcher la tenue du scrutin, mais les élections ont eu lieu, ils ont tout fait pour empêcher les Ivoiriens d’aller voter, mais grâce à vous tous qui avez une conscience républicaine, le vote a eu lieu ». Le directeur de campagne régional d’Alassane Ouattara a également remercié les populations et les cadres de la région pour leur engagement sincère et leur investissement personnel et financier dans la campagne du candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix.
Il faut rappeler que le président sortant a remporté l’élection présidentielle dès le premier tour devant Kouadio Konan Bertin dit KKB. Il a récolté le score de 94,27 % et rempile pour cinq années à la tête de la Côte d’Ivoire. Cependant, sa victoire est contestée par ses adversaires politiques. D’ailleurs, avant la proclamation des résultats par la Commission électorale indépendante (CEI), ils ont annoncé la création du Conseil national de transition (CNT), présidé par Henri Konan Bédié.