Henri Konan Bédié, 86 ans, représente aujourd’hui la figure principale de l’opposition ivoirienne contre Alassane Ouattara. Le président du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) qui est entré en conflit avec le chef de l’Etat ivoirien depuis août 2018 a été désigné comme le président du Conseil national de transition (CNT) début novembre 2020. Dans la crise qui l’oppose au chef de file du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), le « sphinx » de Daoukro a bénéficié récemment d’un soutien de la part des membres de la coordination de l’ancien Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (MEECI).
Crise Alassane Ouattara-Bédié : Le MEECI prend position
Alassane Ouattara a été réélu pour un 3e mandat après avoir remporté le scrutin présidentiel du samedi 31 octobre 2020 au premier tour devant Kouadio Konan Bertin dit KBB. Le candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix a obtenu 94,27 %. Mais les adversaires du président nouvellement élu, ne reconnaissent pas sa victoire. Ils avaient déjà contesté sa candidature qu’ils jugeaient illégale et illégitime. Henri Konan Bédié et Pascal, candidats à l’élection présidentielle, ont refusé de participer au processus électoral. Les deux opposants ont lancé un appel au boycott actif de l’élection présidentielle.
« Nous ne nous sentons nullement concernés par l’élection présidentielle en l’état actuel des choses et appelons nos militants à faire barrage au coup d’État électoral qui se prépare. Nous appelons nos militants à empêcher la tenue de toute opération liée au scrutin et à mettre en application le mot d’ordre de boycott actif par tous les moyens légaux à leurs dispositions afin que le pouvoir actuel consente à convoquer l’ensemble des forces politiques nationales et trouver des solutions à toutes les revendications qui sont ressorties de la proclamation des candidatures », s’était exprimé Pascal Affi N’guessan le jeudi 15 octobre 2020.
La MEECI appelle à la libération des « prisonniers politiques »
Henri Konan Bédié se braque contre Alassane Ouattara et prend la tête du Conseil national de transition créé le lundi 2 novembre 2020 par l’opposition ivoirienne. Pour lui, le second mandat d’Alassane Ouattara étant expiré, il y a une vacance du pouvoir. Le CNT s’est assigné pour mission de mettre en place un gouvernement de transition, de préparer l’organisation d’élections crédibles, transparentes et inclusives, mais également de convoquer des assises nationales pour la réconciliation nationale en vue du retour à une paix définitive dans le pays. Le président ivoirien n’a pas hésité à bander les muscles contre ses adversaires politiques en mettant aux arrêts des figures de l’opposition, entre autres Pascal Affi N’guessan et Maurice Kakou Guikahué.
Devant ce bras de fer entre Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara, les membres de la coordination de l’ancien Mouvement des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire ont brisé le silence en apportant leur soutien au président du PDCI. Dans un communiqué, ils ont apporté leur compassion et leur indéfectible soutien au natif de Daoukro et son épouse « pour toutes les injustices qu’ils ont subies ».
« Les militants de l’ex-MEECI expriment également leur attachement et leurs encouragements au président du Parti, pour tous les combats qu’il mène à la tête de l’Opposition, pour la libération totale de la Côte d’Ivoire. La vivacité, la combativité et l’endurance du président Henri Konan Bédié à toute épreuve sont les signes palpables qu’il tient bien le pilotage politique du PDCI-RDA et le gouvernail de l’opposition ivoirienne », peut-on lire dans la note.
Ils ont également demandé à leur leader de « poursuivre le dialogue politique, mais pas à n’importe quel prix, tout en maintenant le mot d’ordre de la désobéissance civile ». Les anciens du MEECI appellent avec insistance Alassane Ouattara à libérer « tous les prisonniers politiques de l’opposition dont l’arrestation est liée au 3e mandat anticonstitutionnel ».