Les chasseurs traditionnels dozos veulent jouer un rôle majeur dans le rétablissement de la paix et de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire.
Ce que demandent les dozos (chasseurs traditionnels) aux acteurs politiques ivoiriens
«Nous ne soutenons personne. Nous sommes apolitiques et nous sommes justes là pour faire la promotion de la paix et de la cohésion sociale », a déclaré, samedi après-midi, Dosso Soro, président de la Fédération nationale des dozos de Côte d’Ivoire (FENACODOCI). Le président de la FENACODOCI a décliné sa stratégie visant à ressouder le tissu social, sérieusement entamé par les violences qui ont émaillé le scrutin controversé du samedi 31 octobre 2020.
Selon lui, seul un dialogue sincère entre les acteurs politiques pourrait contribuer à régler définitivement les crises incessantes que connait le pays depuis le décès de Félix Houphouët-Boigny. C’est pourquoi, le président Dosso Sory dit se réjouir de la main tendue du président Alassane Ouattara à l’opposition ivoirienne en vue « d’un dialogue franc et fraternel ». « Nous saluons sa rencontre avec le président du PDCI-RDA, le président Henri Konan Bédié, (…) en vue d’aboutir à un climat définitivement apaisé dans notre pays », s’est-il exprimé.
Une confrérie controversée qui tente de redorer son image
Ces chasseurs traditionnels dozos avaient été nommément cités dans de nombreuses exactions entre 2002 et 2011 lors de la crise militaro-politique qui a abouti à la chute de Laurent Gbagbo, ex-président ivoirien. Fin 2013, les dozos avaient fait l’objet d’un rapport accablant de l’Onuci, la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire. Selon ce rapport, ces derniers ont tué au moins 228 personnes et en ont blessé 164 entre mars 2009 et mai 2013. « Des bandits se sont servis de nos tenues pour déstabiliser le pays », a déploré le président Dosso Sory, ajoutant que la mise en place de la FENACODOCI vise à mettre fin au désordre qui règne dans leur corporation, avec pour mission principale, la promotion de la paix et de la cohésion sociale.
« Depuis 2011, nous oeuvrons à l’organisation de la confrérie Dozo. À ce jour, 39157 dozos sur une estimation totale de 141 100 ont été identifiés sur toute l’étendue du territoire ivoirien », a-t-il fait savoir. Plus personne ne pourra compter sur nous pour la réalisation d’un quelconque projet de déstabilisation du pays », a-t-il prévenu. Quant aux actions entreprises par son organisation depuis la fin de la crise de 2010-2011, le président Dosso Sory a rappelé que plusieurs actions de sensibilisation ont été menées en collaboration avec les rois, les chefs traditionnels et les chefs des communautés.
« De nombreuses autres actions de réconciliation ont été effectuées au sein de différentes communautés, notamment à l’ouest et dans plusieurs autres localités », a indiqué le président de la FENACODOCI. Il a par ailleurs sollicité le concours des institutions nationales et internationales, pour la réalisation de leur projet. À savoir la valorisation du patrimoine culturel et immatériel dozo, le financement des tournées de sensibilisation en faveur de la paix et de la cohésion sociale ainsi que le financement des activités de l’organisation de la foire internationale des dozos de Côte d’Ivoire.