Bernard Bangda, journaliste camerounais, a évoqué le retour en Côte d’Ivoire de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, dans un entretien accordé au média en ligne Afrikipresse.
Bernard Bangda: « Le processus de réconciliation nationale en Côte d’Ivoire ne peut se dérouler sans l’implication de M. Laurent Gbagbo »
Par le biais de son avocate, Me Habiba Touré, Laurent Gbagbo a confirmé, vendredi 4 décembre dernier, avoir reçu des mains des autorités ivoiriennes ses passeports (ordinaire et diplomatique). Acquitté par la CPI des lourdes charges de crimes contre l’humanité en première instance, l’ancien chef de l’Etat qui vit en liberté conditionnelle à Bruxelles, dans l’ attente d’un éventuel procès en appel, a aussitôt manifesté son désir de regagner la Côte d’Ivoire, après 9 ans d’absence.
Pour le journaliste camerounais, Bernard Bangda, le retour de Laurent Gbagbo à Abidjan ne peut être que de bon augure, pour le processus de réconciliation nationale en cours dans le pays. « Personnellement, en tant qu’Africain, je perçois cet acte des autorités gouvernementales ivoiriennes comme un geste d’ouverture et de réconciliation nationale », s’est-il exprimé.
« Le peuple ivoirien mérite de vivre en paix et de jouir du développement de son pays avec l’apport de tous ses leaders », estime-t-il. C’est pourquoi, il exhorte le président de la République, Alassane Ouattara, à aller au-delà des mots, des intentions et de ce geste. « Nous rêvons d’une Côte d’Ivoire dont les leaders politiques actuels (Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, subsidiairement Guillaume Soro) s’asseyent et décident d’une réelle réconciliation », a-t-il fait savoir. Souhaitant également l’organisation d’un dialogue politique inclusif devant aboutir à un renouvellement de la classe politique ivoirienne.
« Ces assises devraient marquer leur retrait de la vie politique ivoirienne et consacrer leur nouvelle posture de sages dont le statut devrait être bien défini par de nouveaux textes. En fait, nous attendons que la Côte d’Ivoire ait une nouvelle classe politique née des cendres de la longue obscurité de depuis 1993. Un peu comme le Rwanda », a plaidé le journaliste camerounais. La Côte d’Ivoire, faut-il le rappeler, sort à nouveau déchirée d’une crise électorale qui a fait au moins 85 morts, près de 500 blessés et d’importants dégâts matériels.