Alassane Ouattara, le patron du RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) vient d’être réélu pour un 3e mandat à la tête de la République de Côte d’Ivoire. Le chef de l’État avait pourtant promis de prendre sa retraite politique en 2020. Cependant, son successeur désigné, Amadou Gon Coulibaly, est brutalement décédé. Sollicité par ses proches, l’ex-directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) est revenu sur sa décision en briguant un autre mandat. Installé au Palais présidentiel pour cinq années, il pense déjà à son successeur pour 2025.
Le RHDP et le douloureux souvenir de la mort de Gon
En mars 2020, Alassane Ouattara a réuni les sénateurs et les députés ivoiriens à Yamoussoukro (dans le centre du pays) autour d’un congrès qui s’est tenu à la Fondation Félix Houphouët-Boigny. Ce jour-là, le président ivoirien a surpris certains de ses proches en annonçant sa retraite politique à la fin de son second mandat. « Tout au long de ma carrière, j’ai toujours accordé une importance particulière au respect de mes engagements. En conséquence, j’ai décidé de ne pas être candidat en 2020 », avait-il déclaré en présence des 352 parlementaires.
On se souvient que cette déclaration a suscité de vives protestations de cadres du RHDP. Mais la décision de leur champion était prise. Il n’était pas question pour lui de briguer un 3e mandat. « Je voudrais annoncer solennellement que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 et de transférer le pouvoir à une jeune génération », a poursuivi le chef de file du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix sur Twitter.
Alassane Ouattara ne perd pas de temps et désigne Amadou Gon Coulibaly comme le candidat du RHDP à l’élection présidentielle du samedi 31 octobre 2020. Le sort ne laissera pas le temps au Premier ministre ivoirien de s’engager dans ce combat que lui confiait son mentor. En effet, le « lion » a été transporté d’urgence vers la France le dimanche 3 mai 2020 pour des raisons de santé. Revenu en Côte d’Ivoire trois mois plus tard, le chef du gouvernement s’était dit prêt à accomplir sa nouvelle mission. « Je suis de retour en forme pour prendre ma place auprès du président de la République. Et continuer l’œuvre du développement de la Côte d’Ivoire », avait-il affirmé. Malheureusement, il décède brutalement le mercredi 8 juillet 2020 en plein Conseil des ministres. Le nouvel homme fort du RHDP devra donc recoller les morceaux.
Qui pour remplacer Ouattara à la tête du RHDP ?
Si Alassane Ouattara a accepté de revenir dans l’arène politique au décès d’Amadou Gon Coulibaly, il n’entend pas rempiler en 2025. Il est bien conscient qu’il va lui falloir trouver un successeur capable de fédérer les énergies du parti au pouvoir. Comme le précise Jeune Afrique, le remplaçant du « Bravetchè » devra être un homme rompu à la tâche et capable d’affronter le terrain.
Pour cette fois, le chef de l’État refuse de choisir un dauphin. Au contraire, l’homme politique de 78 ans entend ouvrir la course à sa succession aux cadres du RHDP. Il est clair que le nom d’ Hamed Bakayoko revient sur les lèvres, mais notre source indique que le Premier ministre est beaucoup trop occupé pour porter le RHDP sur ses épaules.
Quand il a choisi Amadou Gon Coulibaly en tant que son successeur, Alassane Ouattara a dû faire face à la grogne de fidèles compagnons. Daniel Kablan Duncan a rendu sa démission de la vice-présidence quelques jours après la disparition de Gon Coulibaly. Le jeudi 19 mars 2020, Marcel Amon-Tanoh, alors ministre des Affaires étrangères, décide de rendre le tablier. Il défie même le patron du RHDP en déposant sa candidature à l’élection présidentielle de fin octobre. Cependant, son dossier a été rejeté par le Conseil constitutionnel.