Ancien maire de la commune du Plateau, Noël Akossi Bendjo, en exil en France, s’est récemment prononcé sur la situation sociopolitique ivoirienne.
Akossi Bendjo: « La place d’un homme politique se trouve dans l’arène politique et non en prison ou en exil »
Cadre du PDCI d’Henri Konan Bédié, élu maire de la commune du Plateau en 2001, puis réélu en 2013, Noël Akossi Bendjo vit en exil depuis deux ans, après sa destitution de la tête de la mairie par arrêté ministériel suite à son refus d’adhérer au RHDP parti unifié. Mais n’empêche, depuis son exil, l’homme suit avec une attention particulière la situation siciopolitique nationale. Dans un entretien accordé récemment à un média ivoirien, l’ancien maire a dénoncé le recul constaté ces dernières années en matière de démocratie et des droits de l’homme en Côte d’Ivoire.
«Tous les clignotants sont passés au rouge notamment en matière de respect des droits de l’homme, de liberté d’expression, de respect de la constitution, loi fondamentale. Ce recul en matière de démocratie n’est pas digne d’un pays comme la Côte d’Ivoire compte tenu de son rôle et son poids dans la sous-région et en Afrique. Le retour de la Côte d’Ivoire dans les pratiques démocratiques est fortement attendu de tous les observateurs de la scène politique en Afrique », s’est-t-il offusqué.
Pour Noël Akossi Bendjo, le mot d’ordre de désobéissance civile, lancé par l’opposition à l’occasion de la présidentielle d’octobre dernier, était une réponse au «viol de la constitution ivoirienne » par le régime Ouattara dans sa volonté de « confiscation du pouvoir ». Il a d’ailleurs exhorté l’ensemble des Ivoiriens à demeurer mobilisés aux côtés d’ Henri Konan Bédié, « sans peur, ni faiblesse » pour faire face aux « nombreuses violations de droits de l’homme et les velléités de tronquer l’esprit et la lettre de la constitution».
« Le président Bédié est un sage et un visionnaire et nous lui faisons confiance. D’ailleurs, dans ce genre de situation, son âge devient un atout pour rassembler l’ensemble des forces vives du parti et de l’opposition toute entière. Je lance donc un appel à la mobilisation des militants du PDCI-RDA autour du président Bédié, toutes générations confondues, sans calculs, pour que nous atteignions nos objectifs et des résultats concrets», a-t-il exhorté.
Le cadre du PDCI a en outre fustigé le fonctionnement actuel de la justice ivoirienne qu’il estime être « instrumentalisée » par l’exécutif. «Il faut libérer sans condition les opposants interpelés pendant la récente crise électorale ; il s’agit du Professeur Maurice Kacou Guikahué , du Premier ministre Affi N’guessan et de tous les autres cadres de l’opposition et de la société civile détenus à ce jour. Il faudra même aller plus loin en libérant les prisonniers politiques détenus depuis de nombreuses années et en permettant le retour des exilés avec en tête le Président Laurent Gbagbo, le Ministre Charles Blé Goudé et le Président Soro Guillaume (…) La place d’un homme politique se trouve dans l’arène politique et non en prison ou en exil», a-t-il rappelé.
Très attaché à la paix et à la réconciliation nationale, Akossi Bendjo pense que « c’est maintenant le temps du pardon, de la paix et du retour de tous les filles et fils du pays qui se trouvent à l’extérieur ». Elu à un troisième mandat, le président Ouattara devrait prêter serment le lundi 14 décembre prochain à Abidjan.