Les actions Twitter ont chuté de 12% lundi après la suppression définitive du compte du Président Donald Trump suite à l’intrusion des manifestants pro-Trump au Capitole.
Twitter: 70.000 comptes affiliés à Trump suspendus
Depuis vendredi, le compte Twitter de Donald Trump n’est plus accessible aux utilisateurs de la plateforme. Cette dernière invoque le risque de « nouvelles incitations à la violence », mais est accusée de museler la liberté d’expression par Trump.
Le compte @realDonaldTrump n’existe plus. Sur Twitter, le fil de tweets du 45e Président des États-Unis n’est plus du tout accessible.
Bien que Facebook et d’autres réseaux sociaux ont eux aussi suspendu les comptes de Donald Trump, Twitter a été celui qui en a le plus souffert, perdant jusqu’à 12% en Bourse lundi. Facebook cédait presque 3% et Alphabet, maison mère de YouTube et Google, reculait de 1,5%.
Après la décision de bloquer définitivement le compte du président américain sortant, Twitter fait de même pour des comptes liés à la mouvance conspirationniste d’extrême droite pro-Trump QAnon. Quelques jours après les violences au Capitole, la plateforme veut éviter l’utilisation à des fins violentes de son réseau. Au moins 70.000 comptes affiliés à cette mouvance ont été supprimés.
« Ces comptes partageaient des contenus dangereux, associés à QAnon, à grande échelle. Ils étaient essentiellement consacrés à la propagation de ces théories du complot sur tout le réseau », justifie Twitter dans un communiqué. Le nombre élevé de comptes concernés s’explique notamment par le fait que de nombreux individus en possédaient, chacun, plusieurs.
QAnon est une mouvance conspirationniste d’extrême droite. Ses partisans estiment que Donald Trump mène une guerre secrète contre une secte libérale mondiale composée de pédophiles satanistes.
Une décision très critiquée
« Ces décisions, qu’on les considère comme justifiées ou pas, pourraient bien leur faire perdre davantage d’utilisateurs si Twitter est perçu comme un arbitre de ce qui est jugé politiquement correct ou acceptable », estime Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK.
Cependant, cette décision a entraîné les critiques de certains républicains qui y voient une attaque à la liberté d’expression du président.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a aussi regretté la décision de Twitter, déclarant via un porte-parole que ce sont les législateurs et non les entreprises privées qui doivent décider de modérer ou pas la liberté d’expression.
L’attention portée à Twitter fait craindre aux investisseurs que le réseau social puisse être plus exposé que ses plus gros concurrents, tels Facebook ou Google, à un encadrement plus strict des réglementations.