Au Gabon, le système éducatif est paralysé depuis le lundi 11 janvier 2021. Les enseignants du primaire et du secondaire qui ont lancé une grève de protestation de 3 jours, entendent obtenir du gouvernement l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
Gabon: Cacophonie autour du taux de participation de la grève des enseignants
Les enseignants gabonais ont mis à exécution leur menace. Réunis au sein de la Convention des syndicats du système éducatif (CONASYSED), ces professionnels du secteur éducation-formation ont décrété une grève de trois jours pour obtenir du président Ali Bongo et du gouvernement gabonais, «l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail ». Le mot d’ordre est entré en vigueur depuis lundi et devrait se poursuivre jusqu’au mercredi 13 janvier prochain.
« Le gouvernement n’apporte pas de solutions concrètes aux préoccupations posées par les enseignants : les recrutements, les intégrations, les titularisations, les avancements automatiques, les reclassements après-stage, le paiement des rappels, les soldes… », dénonce un membre du syndicat. Sur le terrain, le taux de suivi du mot d’ordre fait l’objet de diverses interprétations.
Contrairement aux responsables de la principale organisation syndicale des enseignants gabonais, qui revendique un taux de suivi du mot d’ordre qui avoisine les 70%, les chefs d’établissement, eux, estiment que ce mot d’ordre de grève n’a pas été suivi. « Pour nous qui faisons des séries scientifiques, on ne peut pas grever, parce que nos profs sont très sérieux. On a eu cours de physique, cours de mathématiques et cours de SVT aujourd’hui… Tous les profs sont arrivés », confirme Grèg Mombo, élève au Lycée Emane Eyeghe d’ Oloumi, dans le 5è arrondissement de Libreville.
Ce dernier assure qu’aucun prof n’était absent. Au collège d’Akébé dans le 3e arrondissement, les cours se sont déroulés presque normalement. Les élèves ont signalé l’absence de quelques enseignants : « À part le prof d’anglais, chez nous, tous les professeurs sont venus. On ne veut pas qu’ils fassent grève, parce que déjà l’année scolaire passée, ce n’était pas vraiment ça. Donc on a peur que les cours s’arrêtent maintenant», témoigne un autre élève. Les enseignants gabonais réclament un meilleur suivi de leur carrière, le paiement des arriérés de salaire et la construction de nouvelles salles de classe.