Bangui, la capitale centrafricaine a essuyé mercredi 13 janvier, sa première attaque rebelle contre le président Faustin-Archange Touadéra, dont l’autorité ne dépasse pas les barrières de la capitale depuis le début de son second mandat.
Touadéra, un chef de l’Etat dont l’autorité ne dépasse pas les barrières de Bangui
Un Casque bleu rwandais a été tué lors de l’attaque rebelle menée, mercredi, aux alentours de Bangui, selon un communiqué des Nations unies. Une dizaine de jours après la réélection contestée du président Faustin Archange Touadéra, les groupes armés poursuivent leur stratégie d’encerclement de la capitale centrafricaine. Le régime du président fraîchement élu, Faustin Archange Touadéra, est sous la pression des armes. Bangui n’est pas tombée, mais l’incursion rebelle est un cruel révélateur de la fragilité du pouvoir centrafricain. Avant même que son second mandat ne soit consacré par la Cour constitutionnelle le 19 janvier prochain.
En ce matin du mercredi 13 janvier 2021, c’est un ministre centrafricain de l’intérieur, Henri Wanzet Linguissara, le débit rapide et la voix essoufflée, qui va s’adresser à ses concitoyens. Objectif, rassurer les centrafricains et la communauté internationale sur les évènements du mercredi. Sans convaincre.
« Très tôt, les secteurs de Bégoua au PK12 et de Bimbo au PK9 ont été attaqués par les bandits. La situation est désormais sous contrôle. Grâce à la bravoure de nos forces nationales, des casques bleus de la Minusca et de nos partenaires bilatéraux, nous les avons repoussés et ils sont désormais en débandade hors de la ville », a-t-il déclaré au Monde Afrique.
5 décembre 2013 : Carnage à Bangui
« La rumeur d’une attaque rebelle planait sur Bangui depuis plusieurs jours. Sans certitude, plusieurs sources avançaient que la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), un rassemblement de groupes rebelles, avait infiltré des hommes en périphérie de la capitale dans l’idée de rééditer l’offensive du 5 décembre 2013. A l’époque, les groupes anti-balaka avaient attaqué Bangui par tous ses points d’entrée, avant d’être violemment repoussés par leurs ennemis de la Séléka qui tenaient alors les commandes de l’Etat. La tentative de renversement du pouvoir puis la contre-offensive avaient tourné au carnage », ajoute-t-il.
Dans le cas présent, les rebelles ne semblent pas avoir mis d’importants moyens militaires pour lancer leur première attaque sur Bangui. Celle-ci a été menée simultanément sur les axes qui mènent au nord et au sud-ouest du pays, mais, à en croire les autorités centrafricaines, la CPC n’a lancé que des petits groupes de dix à quinze guérilleros, dans « l’objectif de faire peur à la population et de paralyser la ville », poursuit Le Monde Afrique.
« Nous ne déplorons qu’un blessé dans nos rangs, le chef du détachement au PK12, qui a été touché par une balle mais sans gravité », relate le ministre de l’intérieur avant d’aller présenter un prisonnier sur un plateau TV. De source humanitaire, sept blessés par balle avaient été amenés en fin de matinée dans les hôpitaux de la ville.
« L’élection ne règle pas les problèmes du pays », explique Ousmane NDiaye, rédacteur en chef du service Afrique de TV5MONDE. « On a l’impression que la Centrafrique est le théâtre d’une guerre qui a des ramifications qui dépassent le pays », ajoute-t-il. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, « condamne fermement » ces attaques.