Marcel Amon-Tanoh a décidé de baisser le ton après avoir attaqué publiquement le président Alassane Ouattara le 10 octobre 2020 au cours d’un meeting de l’opposition au stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Plateau. Quelques mois après cette sortie fracassante, l’ancien ministre des Affaires étrangères a présenté ses excuses à son ancien patron. Faut-il s’attendre à son retour au RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix), qu’il a quitté peu avant l’élection présidentielle ?
Quand Amon-Tanoh se dressait contre Alassane Ouattara
Tout est allé très vite. Le 19 mars 2020, Marcel Amon-Tanoh annonce sa démission de la fonction de ministre des Affaires étrangères. « En tant qu’homme publique ayant assumé de nombreuses responsabilités au service de mon pays, je me dois de m’adresser à vous directement, pour vous informer de ma démission du gouvernement », a-t-il déclaré en tournant le dos à Alassane Ouattara.
Il n’avait pas manqué de remercier le chef de l’État pour l’honneur qu’il lui a fait en lui confiant des responsabilités au plus haut niveau de l’État. Il faut rappeler que Marcel Amon-Tanoh a été ministre, directeur de cabinet puis ministre des Affaires étrangères. Sans perdre de temps, le fils de Lambert Amon-Tanoh rejoint l’opposition ivoirienne et s’engage pour la course à la présidentielle.
Samedi 10 octobre 2020, prenant la parole dans le cadre d’un meeting organisé par les opposants ivoiriens au stade Félix Houphouët-Boigny, Marcel Amon-Tanoh n’a pas mis de gants pour s’en prendre à Alassane Ouattara qui « a peur de la Côte d’Ivoire de la majorité, la Côte d’Ivoire plurielle ». « N’ayez pas peur. Nous sommes prêts à mourir pour notre pays. Nous ne reculerons plus devant rien. Nous sommes debout. Nous en avons marre. Dites lui de libérer notre pays, de nous le rendre », a scandé l’ex-ministre ivoirien.
Amon-Tanoh demande publiquement pardon à Ouattara
Marcel Amon-Tanoh nourrissait le rêve d’accéder à la magistrature suprême, mais son dossier de candidature a été purement et simplement rejeté par le Conseil constitutionnel pour défaut de parrainage. Quand l’opposition ivoirienne se braque contre Alassane Ouattara et rejette sa victoire à la présidentielle du samedi 31 octobre 2020 en créant le CNT (Conseil national de transition), Amon-Tanoh se tient à l’écart.
Dans une publication sur sa page Facebook, l’ancien patron de la diplomatie ivoirienne est revenu sur les propos tenus au « Félicia ». « J’ai conscience d’avoir profondément heurté le chef de l’État, à qui je tiens à présenter publiquement mes sincères excuses, et à exprimer mes regrets aux Ivoiriens », a écrit Marcel Amon-Tanoh.
L’ex-collaborateur d’Alassane Ouattara s’est lancé dans un véritable mea-culpa. « De ce point de vue, je reconnais n’avoir pas été totalement fidèle à mon engagement de montrer aux Ivoiriens qu’il est possible de faire de la politique différemment, en sachant, malgré nos désaccords, garder le bon ton, sans proférer d’invectives et sans porter de jugements de valeur », a-t-il poursuivi.
Maintenant que Marcel Amon-Tanoh a présenté ses excuses publiques à Alassane Ouattara, quelle sera la suite ? L’homme politique ivoirien effectuera-t-il le chemin retour vers le RHDP ? Pour l’instant, son plaidoyer continue de susciter de vives réactions.