L’ armée malienne gagne en confiance et en efficacité dans le contexte de guerre asymétrique contre le terrorisme au Sahel, dans laquelle elle s’était embourbée aux côtés des forces françaises de l’Opération Barkhane, selon Paris.
Armée malienne : “Il y a des ripostes de très belle nature qui font honneur à l’ armée malienne”
Une attaque imputée à des jihadistes contre un poste de l’armée malienne dans le centre du pays a fait dix morts parmi les soldats le mercredi 3 février 2021. L’état-major des armées à Paris, donnant quelques informations sur l’attaque, mercredi, du camp des forces armées de Boni dans la région de Mopti, estime que les forces maliennes se sont bien comportées face à l’ennemi, signe d’une montée en gamme, rapporte Rfi.
Selon le média, l’opération Eclipse qui s’en est suivie contre les jihadistes du Rvim, affiliés à Al-Qaïda, s’est soldée par la destruction de 7 pickups, 200 motos, et d’importantes saisies d’armes et explosifs ainsi qu’un blindé Casspir.
“Plus surprenant encore, ils ont attaqué le camp de Boni avec un Casspir, un véhicule blindé de transport de troupes long de 7 mètres et pesant 12 tonnes, contraignant les forces armées maliennes à abandonner le camp. Une manœuvre tactique réussie, défend l’état-major des armées”, fait savoir l’Etat-Major.
« Un repli tactique, c’est bien une mission militaire, je qualifierais presque d’acte de combat et qui participe à un état final recherché, qui leur a permis de tenir position, de faire appel à un appui. On est véritablement sur une montée en gamme avec une bonne connaissance des procédures. Et là, on constate un réinvestissement, le camp de Boni est tenu par les forces armées maliennes », explique Frédéric Barbry, porte-parole.
Le poste de Boni, entre Douentza et Hombori, dans la région de Mopti, a été attaqué vers 6 h locales et GMT, « par des individus lourdement armés à bord de véhicules blindés.
Dix dépouilles ont été acheminées par un hélicoptère de la mission de l’ONU (Minusma) à l’aéroport de Sévaré, près de Mopti, et huit blessés évacués vers un hôpital, ont précisé des responsables locaux sous le couvert de l’anonymat, suivant une pratique courante pour de telles informations.
Un récent sondage Ipsos-Le Point a mis en exergue que 51 % de la population française, désapprouvent les opérations militaires au Mali. Répondant à la question de savoir “Combien de temps faut-il pour former une armée capable d’agir efficacement et inverser la situation sur le terrain ?”, le colonel Fréderic Barbry, porte-parole de l’État-Major français, a relevé des progrès.
“Ce que je note, c’est que le recrutement, la formation jusqu’à ce que la recrue soit aguerrie et la montée en gamme ne peuvent pas se faire en seulement quelques mois. Derrière, il faut construire l’expérience qui s’acquiert dans la durée, le temps de pouvoir pleinement s’exprimer. Donc, oui, on s’inscrit dans une démarche de temps long. Mais, je constate, encore une fois, que les progrès sont là. Quand il y a une attaque sur les camps des forces armées partenaires, il y a des ripostes de très belle nature qui font honneur aux Forces armées maliennes. Au niveau du recrutement, on peut dire qu’il se massifie contrairement à il y a quelques années”, affirme-t-il.