Charles Blé Goudé fait une entrée fracassante dans l’actualité politique en se livrant à un duel de vérité contre Chris Yapi. L’espion, un temps redouté par les tenants de la République de Côte d’Ivoire, est tombé sur l’ancien Ministre de Laurent Gbagbo prêt à lui tenir tête.
Quel problème entre Charles Blé Goudé et Chris Yapi ?
Le Ministre Charles Blé Goudé, une des figures fortes de la politique ivoirienne, du camp Gbagbo surtout, se trouve accusé de trahir ses partenaires de longue date. Cet opposant fidèle à son parrain Laurent Gbagbo serait sur le plan d’intégrer le gouvernement du Président Alassane Ouattara, lequel gouvernement sera formé après les élections législatives. L’ancien président de la Galaxie patriotique, présentement en liberté provisoire à La Haye, après des poursuites de la Cour Pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité, promet d’apporter une réponse véridique aux mensonges de Christ Yapi.
Sur sa page Facebook, l’ancien collaborateur de Guillaume Soro au sein de la Fédération Estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) donne rendez-vous ce jeudi à 13h30 GMT pour répondre aux insinuations du lanceur d’alertes. « Demain 13h de la haye, 12h gmt, ma réponse aux mensonges de Christ Yapi. Moi je ne sais pas me cacher. Médicament de mensonge, c’est la vérité », a posté le dernier Ministre de la jeunesse de l’ex-Président Laurent Gbagbo. Le rendez-vous vient d’être changé par un second post disant : « À tous, ma réponse à Christ Yapi aura finalement lieu à 14H 30 de La Haye, 13H 30 Gmt. Toutes nos excuses pour ce léger décalage. Nos excuses également aux personnes et personnalités qui ont tenté de m’en dissuader CBG ».
En effet, Chris Yapi accuse Charles Blé Goudé de trahir la lutte de l’opposition ivoirienne. Selon ce dernier, l’ancien prisonnier de Scheveningen aurait passé un deal avec les tenants du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) du Président Alassane Ouattara. En toute discrétion, ce parti au pouvoir en Côte d’Ivoire aurait trouvé un accord avec l’ex-compagnon de Gbagbo pour son intégration au gouvernement d’ouverture qui sera formé à la fin des élections législatives en Côte d’Ivoire. Christ Yapi lance une attaque en règle contre l’ancien dirigeant de la FESCI, le présentant comme un homme « ambitieux » habitué à faire des « compromissions » qui « pourraient nuire à sa carrière à long terme ».
Les accusations de Christ Yapi
Le détracteur de tous les jours du Premier ministre Hamed Bakayo dit du leader de la jeunesse de l’opposition ivoirienne qu’il entretien des contacts réguliers avec Ham’s, patron des services de renseignement extérieurs, et le Premier ministre Hamed Bakayoko. L’accusateur affirme que ces deux personnalités viennent régulièrement en aide au Ministre Charles Blé Goudé de façon « désintéressée », juste « fraternelle », ce dont il doute fortement grâce à sa parfaite connaissance des habitudes des proches du Président ivoirien.
Même s’il fait déjà des révélations sur le patron du Cojep, qui bénéficie d’un acquittement dans son procès contre la CPI, Chris Yapi dit détenir d’autres éléments qu’il garde au chaud par respect d’une parole donnée à un proche de l’ancien ministre.
Depuis sa sortie de prison, Charles Blé Goudé modère fortement ses propos. Il met le peuple ivoirien au cœur de ses préoccupations. Gbapê refuse désormais d’alimenter n’importe quelles querelles contre le pouvoir ivoirien juste pas esprit de vengeance. Clairement pour la réconciliation entre Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara et partant de toute la classe politique ivoirienne, il se refuse de lancer des mots d’ordre radicaux. Pendant l’élection présidentielle d’octobre dernier, il avait refusé de s’associer résolument aux actions du Comité National de Transition (CNT), qui prenait une chute du régime Ouattara. L’ancien chef d’Etat HK Bédié, le patron du Front Populaire Ivoirien (FPI) Affi N’Guessan, étaient en tête de cette (CNT).
Guillaume Soro diffusait régulièrement des menaces contre le pouvoir d’ Abidjan, qui selon lui, n’allait pas conserver le pouvoir. Beaucoup aurait aimé voir Charles Blé Goudé s’aligner sur des positions de ce type qui présageait un renversement institutionnel dans le pays. Selon les proches du leader de l’opposition ivoirienne, c’est pour son refus de cautionner de telles manœuvres antidémocratiques qu’il est pris en grippe par le « pseudo lanceur d’alertes ».
LES POTINS DE LA RÉPUBLIQUE !
BLÉ GOUDÉ, FUTUR MINISTRE DU GOUVERNEMENT D’ALASSANE OUATTARA.Visionnez cette publication sur la Chris Yapi TV Officiel : https://t.co/SUrOO4UfdT
CHRIS YAPI NE MENT PAS. pic.twitter.com/s3hXkCwZae
— Chris Yapi (@ChrisYapi4) February 10, 2021
L’entourage du patron du Cojep remonté contre Soro Guillaume
Pour l’entourage du président du Cojep [Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples], c’est Guillaume Soro, véritable patron de Chris Yapi, qui tenterait de décrédibiliser l’ancien patron de la jeunes patriotes afin de casser sa montée en puissance dans le monde politique ivoirien. Il promettent de s’en prendre directement à Soro Guillaume si son instrument de dénigrement, Christ Yapi, n’arrête pas ses « mensonges » d’un pacte de leur champion avec le camp Ouattara.
La réconciliation nationale est le sujet du moment, selon eux. Si leur leader venait à vouloir travailler dans un gouvernement de personnes se réclament de l’idéologie de feu Félix Houphouët-Boigny, ils ne verraient pas de problème à cela. L’ancien président de l’Assemblée Nationale qui est Soro Guillaume a lui-même travaillé avec Ouattara. Mieux, ils pensent que ce dernier n’aurait jamais rejoint les rangs de l’opposition s’il avait été désigné par le Président ivoirien comme son successeur.
« Un tel homme et sa suite ne peuvent donner de leçon politique à personne en Côte d’Ivoire, surtout au regarde de leur passif criminel », lâche tout furieux notre interlocuteur, sous anonymat.
Un mandat d’arrêt international a été lancé par la justice ivoirienne aux trousses de Guillaume Soro. Il est accusé en Côte d’Ivoire de tentative de coup d’État. Charles Blé Goudé a lui aussi été condamné par contumace à 20 ans de prison par la même justice ivoirienne pour des accusations en lien avec la crise ivoirienne de 2011.