Dans une publication sur les réseaux sociaux, Chris Yapi indiquait que Blé Goudé Charles intégrerait le gouvernement d’Alassane Ouattara à l’issue de la bataille électorale des législatives du 6 mars prochain. Comme annoncé, le président du COJEP a donné sa réplique à ce cyberactiviste.
Blé Goudé Charles : « Chris Yapi ment toujours »
Dans la classe politique en Côte d’Ivoire, les alliances se nouent et se dénouent au gré des intérêts. En termes prosaïques, cela veut dire que les adversaires d’hier deviennent les partenaires d’aujourd’hui, et vice- versa. C’est du moins ce qu’il a été donné de constater ces dernières années sur l’échiquier politique ivoirien.
De là à soupçonner Blé Goudé Charles de vouloir faire partie du Gouvernement du chef d’État ivoirien Alassane Ouattara après les prochaines élections législatives en Côte d’Ivoire ? C’est ce rubicond que le très populaire cyberactiviste, Chris Yapi, a vite fait de franchir en soutenant que le filleul de Laurent Gbagbo serait dans un deal avec le régime d’Abidjan. Et qu’après les législatives auxquelles des militants du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP) sont candidats, ce parti fera officiellement son entrée dans le Gouvernement dirigé par le Premier ministre Hamed Bakayoko.
Il n’en fallait pas plus pour que l’ancien ministre de la Jeunesse de l’ex-Président ivoirien Gbagbo Laurent, monte au créneau pour battre en brèche les « graves accusations » de Chris Yapi contre son intégrité.
En dépit de toutes les tentatives de dissuasion pour l’amener à ne pas accorder de crédit aux propos de cet avatar, Blé Goudé Charles est resté droit dans ses bottes en annonçant solennellement sur les réseaux sociaux : « Demain 13h de La Haye, 12h GMT, ma réponse aux mensonges de Chris Yapi. Moi, je ne sais pas me cacher. Médicament de mensonge, c’est la vérité », avant de revenir à la charge pour donner un nouveau rendez-vous à ses followers : « À tous, ma réponse à Chris Yapi aura finalement lieu à 14H 30 de La Haye, 13H 30 GMT. Toutes nos excuses pour ce léger décalage. Nos excuses également aux personnes et personnalités qui ont tenté de m’en dissuader CBG ».
Chose promise, chose due. À l’heure fixée, l’ancien pensionnaire du pénitencier de Scheveningen est apparu dans une vidéo sur les réseaux sociaux pour mettre les pendules à l’heure. « Je n’ai pas pour habitude de répondre aux cyberactivistes, mais je ne joue pas non plus avec mon honneur, avec mon intégrité », a d’entrée, indiqué l’ex-leader de la galaxie patriotique, avant d’ajouter : « Entre avoir un prix pour être acheté et avoir de la valeur, j’ai fait le second choix. »
Cette mise au point était d’autant plus opportune que l’ex-porte-flambeau des jeunes patriotes d’alors se convainc qu’ « un mensonge, répété à plusieurs reprises, finit par être accepté comme une vérité ». « Je ne suis pas là pour me justifier face à Chris Yapi », s’est voulu formel le jeune leader ivoirien, dont le procès est pendant devant la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI).
Puis il poursuit: « Qu’il soit un avatar, qu’il soit un ordinateur, qu’il soit un homme politique qui se cache derrière ce sobriquet, toujours est-il que ce monsieur prend le malin plaisir de cibler des leaders politiques qui dérangent les plans de ceux qui l’ont mis en mission sur les réseaux sociaux. »
Commençant par le supposé deal entre l’ex-Première Dame Simone Gbagbo (2e Vice-présidente du FPI, Front populaire ivoirien) avec le Président ivoirien Alassane Ouattara, président du RHDP, à propos de sa supposée candidature à l’élection présidentielle ivoirienne d’octobre 2020, pour en arriver au cas de l’ancien président Gbagbo Laurent, l’homme dont le procès en appel dans l’affaire Gbagbo et Blé Goudé Charles contre la Procureure Fatou Bensouda, a tenu à démentir, face à ses compatriotes ivoiriens, toutes les allégations sur sa personne.
« Je ne cherche pas à être ministre de qui que ce soit… Parce que moi-même, je suis au travail. Je travaille sur mon projet de société. Parce que je veux gouverner la Côte d’Ivoire. Moi-même, avoir mes ministres… Sur quelles bases, quel projet de société, quelles valeurs communes entrerais-je dans le gouvernement ivoirien sous le régime du chef d’État Alassane Ouattara ? » s’est interrogé l’ancien leader de la FESCI, tout en prenant le soin de préciser que ce n’est nullement par mépris pour le gouvernement ivoirien qu’il tient ces propos.
« J’espère qu’après les législatives… vous viendrez devant les Ivoiriens pour au moins reconnaître que vous êtes un menteur. Chris Yapi ne ment pas va devenir Chris Yapi ment toujours… Et vous verrez prochainement qui est derrière ce Chris Yapi », a conclu Charles Blé Goudé.
À noter que Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ont été acquittés devant la Chambre Préliminaire I de la CPI et mis en liberté sous conditions. Après leur acquittement, les deux ressortissants ivoiriens, accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, crimes commis pendant la crise postélectorale, entendent rentrer dans leur pays pour prendre une part active à la réconciliation nationale. Mais la présidence ivoirienne peine jusque-là à accorder une réponse favorable à leurs demandes.
Les Ivoiriens Gbagbo et Blé Goudé, faut-il le rappeler, ont été condamnés par le tribunal d’Abidjan Côte d’Ivoire, à 20 ans d’emprisonnement. Cette condamnation par contumace prononcée par la justice ivoirienne continue d’être une épée de Damoclès sur la tête de ces deux personnalités adulées par une bonne frange du peuple ivoirien.