Alphonse Soro, on le sait, ne partage plus la même vision avec l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Kigabfori Soro. Le premier responsable de l’Alliance nouvelle pour le changement (ANC) a résolument pris ses distances vis-à-vis des soroistes.
Alphonse Soro mène sa vie loin de GPS
Jadis proche de Guillaume Soro, Alphonse Soro a dorénavant les yeux tournés vers le chef de l’État Alassane Ouattara. En exil pendant plusieurs mois, l’ex-conseiller du défunt Premier ministre Amadou Gon Coulibaly est rentré en Côte d’Ivoire le mardi 12 janvier 2021. Non pas pour continuer le combat auprès des soroistes, mais plutôt pour marquer la rupture avec le GPS (Générations et peuples solidaires).
En effet, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) qu’il dirige a mis fin à toute collaboration avec le mouvement citoyen GPS. L’ANC a aussi proclamé la fin de toute collaboration avec les plateformes et les partis politiques de l’opposition en Côte d’Ivoire et la fin de sa participation à la vie publique, politique et au processus électoral à venir.
Dans un récent tweet, Alphonse Soro a fait remarquer que sa présence auprès de Guillaume Soro pendant des années a été une perte de temps. « Folklore d’insultes publiques et de « cassement de papos » (sic) loin des problématiques et débats sur la gouvernance. Cet écosystème n’était pas le mien et j’ai perdu du temps à croire que je pouvais faire évoluer les choses », a écrit l’ex-membre de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire.
Folklore d’insultes publiques et de « cassement de papos » (sic) loin des problématiques et débats sur la gouvernance. Cet écosystème n’était pas le mien et j’ai perdu du temps à croire que je pouvais faire évoluer les choses. pic.twitter.com/1LUj6vL9LL
— Soro Alphonse (@AlsoOfficiel) February 16, 2021
Ce que pense Guillaume Soro du départ d’ Alphonse Soro
Le 8 février 2019, la belle amitié entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro prend fin avec la démission de l’ex-chef de la rébellion de la tête du Parlement ivoirien. Le fondateur de GPS, descendu du perchoir, a ouvertement repoussé la demande de son mentor qui lui demandait d’intégrer le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le parti politique au pouvoir depuis 2011. Cela fait plus d’un an que l’ex-compagnon d’ Alphonse Soro est en exil dans l’hexagone après sa rupture avec le président ivoirien vivement contesté par des Ivoiriens pour son troisième mandat présidentiel.
Lâché par plusieurs de ses proches, l’ancien Premier ministre de Gbagbo Laurent refuse d’accorder un grand intérêt au départ de ceux-ci. « Vous savez, la victoire a plusieurs pères et la défaite est orpheline. Pensez-vous qu’ils seraient partis si j’avais été élu président de la République à l’issue d’un scrutin constitutionnel régulier ? Ils seraient les premiers à se bomber la poitrine, s’arrogeant la victoire (…) Visiblement, ceux qui sont partis, on peut supposer qu’ils sont de fervents adeptes de cette théorie », a commenté le député de Ferké dans les colonnes du journal Générations Nouvelles.
Il ne faut pas oublier qu’il a été lourdement condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison. Un mandat d’arrêt international a également été lancé contre sa personne. Le 23 décembre 2019, le leader des soroistes a échappé à une arrestation alors qu’il prévoyait de rentrer à Abidjan après un long séjour hors de la Côte d’Ivoire.
En plus d’ Alphonse Soro, Meité Sindou et Soro Kanigui Mamadou ont tourné le dos à l’homme qui a conduit les Forces nouvelles lors de la rébellion contre le pouvoir du Front populaire ivoirien (FPI).