La Côte d’Ivoire est malade de ses institutions. C’est le moins que l’on puisse dire eu égard à la vacance de fait observée à la tête de ces institutions ivoiriennes. De la Vice-Présidence au Sénat en passant par la Primature, l’Assemblée nationale, le Sénat et le Conseil économique et social, les titulaires de ces portefeuilles connaissent des fortunes diverses.
Institutions ivoiriennes : La Côte d’Ivoire, malade de ses institutions ? Les inquiétudes des Ivoiriens
La Constitution de la 3e République a consacré la création de nouvelles institutions ivoiriennes, notamment la Vice-Présidence et un Parlement désormais bicaméral avec la création du Sénat en plus de l’Assemblée nationale. Mais force est de constater que malgré la création de ces nouvelles institutions, la Côte d’Ivoire est malade de ses institutions. Un simple constat des nombreuses vacances et autres indisponibilités des dirigeants de ces postes, augure quelques inquiétudes au sein de la population ivoirienne.
En vertu des pouvoirs que lui confère la LOI n°2016-886 du 8 novembre 2016 portant Constitution de la République de Côte d’Ivoire, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a en effet procédé à la nomination de Daniel Kablan Duncan, le 10 janvier 2017, en qualité de vice-président de la République de Côte d’Ivoire, le premier à occuper ce poste.
L’ancien Premier ministre d’Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et du Président Ouattara, prête serment le 16 janvier 2017. Mais après trois ans 6 mois à ce poste, l’ancien Chef du Gouvernement finira par démissionner, le 13 juillet 2020, pour « convenances personnelles ». Et depuis sa démission, le Chef d’État ivoirien n’a pas encore procédé à une nouvelle nomination à ce poste.
Au niveau de la Primature, Hamed Bakayoko succède à feu Amadou Gon Coulibaly, décédé, le 8 juillet 2020, à la suite d’un infarctus en plein Conseil des ministres. Le nouveau Premier ministre ivoirien, cumulant les postes de Chef de gouvernement, ministre de la Défense, Député de Séguéla (Nord) et Maire de la commune d’Abobo (quartier populaire d’Abidjan, capitale économique ivoirienne), sera quant à lui, évacué en France, le jeudi dernier, pour un « contrôle médical ».
Au niveau des deux chambres du Parlement, Jeannot Ahoussou-Kouadio, le président du Sénat, nouvelle née des institutions ivoiriennes, se trouve en Allemagne depuis juillet 2020, après avoir été diagnostiqué positif à la Covid-19. Et depuis, le patron des Sénateurs ivoiriens est toujours en convalescence au pays de la Chancelière Angela Merkel.
Au niveau de l’Assemblée nationale, après la démission de Guillaume Soro, le chef du Parlement d’alors, il a été remplacé à ce poste par Amadou Soumahoro, un haut cadre de l’ex-Rassemblement des républicains (RDR) et du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti au pouvoir). Cependant, il ressort d’informations concordantes relayées dans la presse ivoirienne, ces derniers temps, que le Président de l’Assemblée nationale est malade. Des rumeurs ont même poussé le bouchon jusqu’à annoncer le décès du chef du Parlement. Mais il n’en est rien du tout, car Amadou Soumahoro a rassuré ses compatriotes ivoiriens en annonçant à l’un de ses proches : « Je ne suis pas encore mort et je viendrai dans les prochains jours. »
Au niveau du Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), le poste est vacant depuis le décès de Charles Koffi Diby, le 7 décembre 2019. Cette situation inédite que traversent les Institutions ivoiriennes, a poussé la classe politique ivoirienne et surtout certains observateurs à s’inquiéter. « Pas de vice-président, président du sénat absent, celui de l’assemblée malade, PM indisposé… il faut être au minimum grand maître d’échec pour prévoir qui dirigera ce pays en cas de problème à sa tête. On est passé de la république de la vacuité à celle des vides. Soubah », a commenté le célèbre écrivain ivoirien Gauz dans un tweet.