Ce n’est visiblement pas pour demain la paix entre Henri Konan Bédié (HKB) et Alassane Ouattara. Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) continue de ne pas reconnaitre la légitimité du pouvoir de son ancien allié.
Quand Bédié lançait le CNT contre Ouattara
Henri Konan Bédié ne pardonne toujours pas à Alassane Ouattara d’avoir refusé de lui céder le pouvoir en 2020 par l’intermédiaire de l’alternance politique en faveur du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI). L’ancien chef d’Etat qui a soutenu le candidat du Rassemblement des républicains (RDR) contre Laurent Gbagbo au second tour de l’élection présidentielle de fin octobre 2010. Cinq ans plus tard, le « sphinx » de Daoukro n’a pas hésité à soutenir la candidature unique du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP).
Après le divorce avec son « frère » cadet, HKB se décide à conquérir le pouvoir d’Etat qu’il a perdu le 24 décembre 1999 à la suite d’un putsch mené par feu le général Guei Robert. Henri Konan Bédié annonce sa candidature à l’élection présidentielle du samedi 31 octobre 2020. Sa candidature est validée par le Conseil constitutionnel, mais le natif de Daoukro refuse de prendre part au scrutin présidentiel. Il conteste la candidature d’Alassane Ouattara qu’il juge illégale.
En accord avec les principaux partis de l’opposition, Bédié lance le Conseil national de transition (CNT) sans attendre la proclamation des résultats par la Commission électorale indépendante (CEI) qui ont proclamé la victoire du président sortant. Le CNT avait pour mission de mettre en place un gouvernement de transition, de préparer l’organisation d’élections crédibles, transparentes et inclusives, mais également de convoquer des assises nationales pour la réconciliation nationale en vue du retour à une paix définitive dans le pays. Des semaines plus tard, Bédié conteste encore le pouvoir de Ouattara.
Bédié continue de contester la victoire de Ouattara
À quelques jours des élections législatives, Henri Konan Bédié se braque contre le pouvoir. Pour lui, « les vrais résultats de l’élection présidentielle pour laquelle tant d’hommes et de femmes sont morts ou marqués à vie, sont connus de tous ». D’ailleurs, il qualifie la récente présidentielle de « mascarade d’élection » à l’issue de laquelle « plusieurs dirigeants politiques, responsables d’associations de la société civile, de nombreux jeunes et des vaillantes femmes ont fait l’objet d’arrestations arbitraires, d’emprisonnement ou d’assignation à résidence ».
Il faut rappeler que des leaders de l’opposition, dont Pascal Affi N’guessan et Maurice Kakou Guikahué avaient été interpellés avant de connaitre la liberté.
Bédié soutient également que « la participation réelle confirmée par des observateurs internationaux crédibles est inférieure à 10 %. Les résultats annoncés officiellement ne sont que le reflet d’une volonté délibérée de nos dirigeants de prendre en otage la démocratie en dépit des aspirations profondes de notre peuple à la paix ».