Au Soudan du Sud, au moins 10 personnes ont été tuées dans le crash d’un avion commercial de la compagnie South Sudan Supreme près de Pieri
Secteur aviation civile du Soudan du Sud durement éprouvé
Le Soudan du Sud n’a pas bonne réputation dans le secteur de l’aviation civile. Classé parmi les pays les plus pauvres d’Afrique et du monde, le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011 et durement affecté par un demi-siècle de guerres fratricides, affiche l’une des piètres performances en Afrique en matière de sécurité aérienne.
“C’est avec stupeur et horreur que j’ai appris la nouvelle du crash de l’avion (HK-4274) de la compagnie South Sudan Supreme, qui s’est produit aujourd’hui, 2 mars 2021, vers 17h05”, a déclaré Denay Jock Chagor, dans un communiqué relayé par des médias internationaux. Le responsable a précisé que “dix personnes” ont trouvé la mort dans ce crash.
Pour le moment, les causes de l’accident restent encore inconnues. Les doutes subsistent également sur l’immatriculation réelle de l’avion. On sait toutefois que South Sudan Supreme Airlines exploite une flotte constituée d’avions de type Let-410 et Antonov AN-26.
Vingtaine d’accidents et/ou incidents d’avions en 6 ans
Selon l’Agenceecofin, au cours de ces 6 dernières années, le pays a enregistré une vingtaine d’accidents/incidents d’avions dont les plus importants sont celui du 4 novembre 2015 où 41 personnes avaient perdu la vie dans le crash d’un Antonov 12(EY-406) qui s’est écrasé peu après le décollage de l’aéroport de Juba ; et celui du 9 septembre 2018. 20 autres personnes sont décédées dans l’accident d’un Let-410 (UR-TWO) âgé de plus de 25 ans qui s’est échoué sur le lac Yirol, dans la région centrale. Plus récemment en août 2020, un avion-cargo Antonov An-26 (EX-126) s’écrasait quelques minutes après le décollage de Juba, tuant 7 des 8 personnes à bord.
Pourtant en 2019, le Soudan du Sud s’était engagé à assainir le secteur des transports aériens. Le pays avait alors annoncé l’interdiction d’exploitation des avions de plus de 20 ans pour le transport de passagers. Mais rien n’y fait ! Ces avions « épaves », souvent sans certificats de navigabilité à jour, continuent d’opérer impunément dans la jeune nation est-africaine minée par un demi-siècle de guerres fratricides.