Hamed Bakayoko, Premier ministre ivoirien, n’est plus en France, mais plutôt en Allemagne pour la poursuite de ses soins. L’état de santé du chef du Gouvernement ivoirien a nécessité son évacuation d’urgence vers Berlin, la capitale allemande, pour y suivre des soins appropriés, apprend-on de Jeune Afrique.
Très malade, Hamed Bakayoko quitte la France pour l’Allemagne
18 février 2021, Hamed Bakayoko est évacué en France, pour un « contrôle médical », apprend-on d’une note officielle de la Primature ivoirienne. Mais depuis, que de supputations au sein de la population ivoirienne. De nombreuses rumeurs ont en effet circulé aussi bien dans la presse ivoirienne que sur les réseaux sociaux eu égard au black-out observé par le pouvoir ivoirien sur l’état de santé du chef du Gouvernement de Côte d’Ivoire. Certaines langues, dont le célèbre cyberactiviste Chris Yapi, ont poussé le bouchon jusqu’à indiquer qu’Hamed Bakayoko aurait été victime d’empoisonnement.
Et pourtant, Jeune Afrique indique que le ministre de la Défense avait contracté la Covid-19 à deux reprises, avant qu’une crise aigüe de Paludisme ne vienne plonger Hambak dans une asthénie (grosse fatigue) qui nécessitait un repos prolongé. Cependant, l’on apprend que l’état de santé du collaborateur du président ivoirien, Alassane Ouattara, s’est fortement dégradé. Sa famille avait d’ailleurs envisagé de l’évacuer vers la Turquie, avant de se raviser. Mais ce 6 mars, le confrère confirme que le fondateur du journal Le Patriote, a été transféré à Berlin, en Allemagne pour y suivre des soins intensifs.
Le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, faut-il le rappeler, était au chevet de son Premier ministre lors de son passage en France, le 3 mars dernier. Lors d’un dîner avec le Président français, Emmanuel Macron, le locataire de la présidence ivoirienne s’est dit préoccupé pour la santé de son « fils ».
À Abidjan, la capitale économique ivoirienne, la situation politique a également évolué. Les résultats des élections législatives sont en train d’être proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI), circonscription par circonscription. De même, le Président de la République vient de signer deux décrets portant nomination du ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République, Patrick Achi, intérimaire du Premier ministre, et le ministre des Affaires présidentielles, Téné Birahima Ouattara à l’intérim du ministre de la Défense. Deux importants portefeuilles que cumule le Premier ministre Hamed Bakayoko.
À noter que la classe politique ivoirienne s’était fortement déchirée à la suite du conflit ivoirien lors de la période électorale liée au scrutin présidentiel de 2020. Cette crise électorale née de la contestation d’un troisième mandat du président Ouattara avait causé 87 morts et plus de 500 blessés, ainsi que d’importants dégâts matériels.
Hamed Bakayoko avait alors dirigé un dialogue politique en vue d’une réconciliation entre les acteurs de la scène politique ivoirienne. Le gouvernement ivoirien, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA) de l’ancien président Henri Konan Bédié, le Front populaire ivoirien (FPI) de l’ancien chef d’État Laurent Gbagbo, ainsi que les plateformes politiques qui les soutiennent, sans oublier la société civile, s’étaient retrouvés autour d’une table ronde à la Primature afin de trouver un compromis pour apaiser la situation en Côte d’Ivoire.