Ousmane Sonko libéré ce lundi. L’opposant sénégalais arrivé 3e à la présidentielle de 2019 au Sénégal, est vu comme un des principaux concurrents du scrutin de 2024 face à Macky Sall.
Ousmane Sonko a été inculpé et placé sous contrôle judiciaire – Ousmane Sonko libéré
Poursuivi pour viol et troubles à l’ordre public, la garde à vue de Ousmane Sonko a été levée dimanche 7 mars au soir. Mais l’opposant comparaîssait en cette fin de matinée de lundi 8 mars devant le juge d’instruction pour répondre des accusations de viol avec menaces formulées contre lui par une employée d’un salon de massage.
Les ambassades de l’Union européenne et de ses États membres, mais aussi des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de la Suisse, du Japon et de la Corée du Sud ont appelé à « une restauration pacifique du calme et du dialogue ». Les États d’Afrique de l’Ouest ont exhorté « au calme et à la retenue ».
Le collectif Mouvement de défense de la démocratie (M2D), comprenant le parti de l’opposant, des formations d’opposition et des organisations contestataires de la société civile, a appelé « à descendre massivement dans les rues » à partir de lundi et pendant trois jours.
L’opposant avait été arrêté officiellement pour trouble à l’ordre public, alors qu’il se rendait en cortège au tribunal où il était convoqué pour répondre à des accusations de viol portées contre lui par une employée d’un salon de beauté dans lequel il allait se faire masser pour, dit-il, soulager ses maux de dos.
Personnalité au profil antisystème, le député crie au complot ourdi par le président lui-même pour l’écarter de la prochaine présidentielle.
M. Sall a démenti les incriminations de M. Sonko fin février. Confronté à des choix délicats entre indépendance proclamée de la justice, pression de la rue, et conséquences politiques du sort de M. Sonko, il a depuis gardé le silence en public sur l’affaire.
Depuis l’arrestation mercredi de l’opposant Ousmane Sonko, des heurts ont éclaté dans plusieurs villes du Sénégal pour exiger sa libération. Deux morts, des scènes de guérillas urbaines devant l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, des supermarchés et stations d’essence vandalisés, des véhicules brûlés, des services de l’Etat mis à sac, des sièges de médias saccagés.
C’est le bilan des manifestations violentes qui ont eu lieu dans plusieurs quartiers de Dakar, ses environs et Bignona, une ville du sud du Sénégal, fief d’Ousmane Sonko.
Ousmane Sonko libéré – Son arrestation crée un vide dans l’opposition sénégalaise
Au début du mois de février, une masseuse de 20 ans, officiant dans un cabinet privé à Dakar, dépose une plainte contre Ousmane Sonko. Elle l’accuse de viol et de menaces de mort.
Dans une série de déclarations publiques, Sonko a nié les faits qui lui sont reprochés et soutenu que c’est un complot ourdi par le président Macky Sall. Ce dernier a démenti toute implication dans « cette affaire privée ». Par ailleurs, l’homme politique confirme être allé au salon de massage et avoir été en contact avec la fille mais en présence d’une autre personne.
Son arrestation crée un vide dans l’opposition. En effet, Idrissa Seck a rejoint Macky Sall en 2020 avec sa nomination comme président du Conseil économique social et environnemental. D’autres politiciens considérés comme des rivaux de Macky Sall ont été écartés. Karim Wade, le fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, est en exil au Qatar depuis sa sortie de prison en 2015. Lui et l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, libéré de prison en 2019, ont été radiés des listes électorales et écartés de la présidentielle 2019.
Amnesty International a qualifié cette arrestation et celui de 17 membres de son parti devant sa résidence la semaine dernière comme étant « arbitraire ». Ousmane Sonko libéré