La tension est montée d’un cran à Séguéla, au nord de la Côte d’Ivoire, ville d’origine d’Hamed Bakayoko. De jeunes gens sont descendus dans la rue, dans la foulée de l’annonce du décès du Premier ministre, pour crier des propos hostiles au pouvoir ivoirien. Amadou Soumahoro, Président de l’Assemblée nationale, également originaire de ladite localité, est donc monté au créneau pour interpeller les auteurs et autres complices de telles dérives.
Amadou Soumahoro, PAN de Côte d’Ivoire : « Je condamne vivement ces actes »
10 mars 2021, Hamed Bakayoko, chef du Gouvernement de Côte d’Ivoire et ministre de la Défense, décède 20 jours après son évacuation sanitaire vers la France, puis, son transfert en Allemagne après la dégradation de son état de santé.
L’on apprendra par la suite que le Chef du Gouvernement de Côte d’Ivoire a succombé à un cancer fulgurant. Même si le célèbre cyberactiviste Chris Yapi continue de soutenir mordicus que le chef du Gouvernement ivoirien aurait été victime d’un empoisonnement.
Aussi, toutes les rumeurs et autres suspicions qui ont entouré ce décès inattendu du Golden Boy, ont-elles contribué à alimenter un certain sentiment de révolte chez les siens.
C’est ainsi que dans la nuit du 10 mars, à Séguéla, des jeunes ont manifesté en groupes à travers la ville pour exprimer leur mécontentement face à la disparition soudaine de leur député.
Certains manifestants ont même franchi le rubicond en pointant un doigt accusateur sur le président ivoirien, Alassane Ouattara.
« Han haaannn, Alassane a chaud. Han haaannn, Alassane Ouattara », scandaient ces jeunes qui sont descendus dans la rue. Étaient-ils manipulés par des mains occultes ou plutôt cette manifestation était-elle spontanée ?
Quoi qu’il en soit, Amadou Soumahoro, président du Parlement ivoirien, a aussitôt produit un communiqué pour interpeller la population locale sur leurs agissements qui prêtent à confusion.
« Au moment où toute la nation pleure cette perte cruelle, il me revient ce jour, que des jeunes gens, dans le désarroi, se livreraient à des actes de vandalisme inacceptables dans les rues de la ville de Séguéla », s’est offusqué le successeur de Guillaume Soro, ex-chef rebelle et ancien PAN.
Puis d’ajouter : «Au nom des populations et en mon nom propre, je condamne vivement ces actes qui n’honorent en rien la mémoire de l’illustre disparu. Le Premier Ministre Hamed Bakayoko, toute sa vie durant, a incarné le courage, l’amour du travail ; la générosité et surtout la loyauté au Président de la République SEM. Alassane Ouattara. »
Le cadre du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, parti présidentiel) a donc appelé les populations ivoiriennes et les jeunes du Worodougou « au calme, à la sérénité et au recueillement » en cette période de deuil national.
Le décès d’Hamed Bakayoko, artisan de la réconciliation au sein de la classe politique ivoirienne, a en effet créé une vive douleur et une profonde consternation au sein de la population ivoirienne.
Durant la crise ivoirienne lors des joutes électorales de la présidentielle, c’est bien le Premier ministre ivoirien qui a rassemblé autour d’une table, à la primature à Abidjan, le gouvernement de Côte d’Ivoire, les partis d’opposition et la société civile pour une vraie réconciliation entre les Ivoiriens.
Le Parti démocratie de Côte d’Ivoire (PDCI) de l’ancien chef d’État Henri Konan Bédié, le Front populaire ivoirien (FPI) de l’ex-président Laurent Gbagbo et bien d’autres acteurs politiques, avaient répondu à l’appel à l’ancien chef du journal Le Patriote. Et ce, sous le regard approbateur de la présidence ivoirienne.
À noter que ce deuil qui frappe le peuple ivoirien est fortement ressenti en Côte d’Ivoire et à mille lieues d’ici. De Yopougon à Abobo, dont il était le Maire, en Afrique de l’ouest ou même à travers le monde, ceux qui ont connu le défunt, ne cessent de rendre des témoignages élogieux en son honneur.
Alassane Ouattara, la Première Dame Dominique Ouattara, L’ancien président Henri Konan Bédié, l’ex-chef d’État Gbagbo laurent Laurent, l’ex-patron des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) Soro Guillaume, l’ancien leader des jeunes patriotes Charles Blé Goudé, et bien d’autres personnalités du monde des médias et de la culture n’ont pas manqué de témoigner à l’illustre disparu, un hommage mérité.