Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, en liberté conditionnelle à Bruxelles pour l’un et à La Haye pour l’autre, seront fixés sur leurs sorts le 31 mars 2021.
Tous les scénarios possibles qui attendent Laurent Gbagbo et Blé Goudé le 31 mars
C’est un tournant décisif pour la suite du procès des deux ivoiriens Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, acquittés en janvier 2019 de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, par la Cour pénale internationale (CPI).
Le 31 mars prochain, la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) rendra enfin son arrêt sur l’appel du Procureur contre la décision d’acquittement dans l’affaire Le Procureur c. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.
Plusieurs scénarios sont envisageables dans le cadre de ce procès qui dure depuis près d’une dizaine d’années. Le scénario le plus probable, reste la confirmation de la décision d’acquittement de l’ex-chef d’Etat ivoirien et de son ancien ministre de la Jeunesse.
Ce qui ouvrirait grandement les portes du retour à Abidjan à l’époux de Simone Gbagbo et à Charles Blé Goudé, son ancien codétenu.
L’autre scénario possible, serait que le juge-président Chile Eboe-Osuji et ses collaborateurs de la chambre d’appel, fassent droit à la requête de l’accusation, c’est-à-dire prononcer un non-lieu en lieu et place de la confirmation de l’acquittement.
Ce qui éviterait la clôture definitive de l’affaire et laisserait la latitude à une autre juridiction, d’engager si elle le souhaitait, de nouvelles poursuites à l’encontre de ces deux acquittés.
D’autres scénarios sont possibles mais improbables, comme la suite ou la reprise du procès en première instance, qui s’était arrêté avant l’audition des témoins de la défense.
Selon la journaliste Stephanie Maupas, l’une des questions fondamentales de cette session, sera de savoir si les cinq juges de la chambre d’appel, se prononceront à l’unanimité ou non sur le futur des deux Ivoiriens.
Gbagbo et Charles Blé Goudé avaient été transférés à la Haye à la suite de la sanglante crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait plus de 3000 morts.
Le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI), alors chef de l’État sortant, se disputait la victoire au second tour de la présidentielle de novembre 2010, avec son adversaire du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Alassane Ouattara.
Élu à un troisième mandat lors de la dernière élection présidentielle d’octobre 2020, le président Ouattara a initié un nouveau processus de réconciliation nationale.
Cela s’est récemment traduit par la remise à l’ancien chef de l’État, de ses passeports diplomatique et ordinaire. Ex-allié du régime Ouattara, Guillaume Soro qui a mené, en septembre 2002, la rébellion armée des Forces nouvelles contre Laurent Gbagbo, est, lui, en exil depuis décembre 2019.
L’ancien chef rebelle devenu successivement ministre, premier ministre puis président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, a manqué de peu de se faire arrêter alors qu’il regagnait Abidjan après plusieurs mois d’absence.
Accusé de tentative de déstabilisation, il a eu son salut, en faisant détourner son avion vers le Ghana avant de retourner en Europe. Depuis, il est devenu un farouche opposant à Alassane Ouattara.