Aux prises à des attaques djihadistes depuis près d’une décennie, le Niger vient à nouveau d’être frappé par de nouvelles attaques très meurtrières, les lundi 15 et mardi 16 mars. Ces attaques sont les premières depuis l’élection du nouveau président Mohamed Bazoum.
De présumés djihadistes tuent 58 personnes et envoient une signature sanglante à Mohamed Bazoum
La zone des trois frontières (Mali, Burkina Faso et Niger) est quasiment devenue un autre triangle de Bermudes, tant les personnes qui s’y aventurent disparaissent pour la plupart sous les armes et autres embuscades des islamistes, djihadistes et autres groupes armés qui ont mis cette zone sahélienne sous leur coupe.
Les attaques kamikazes, les exactions, embuscades et autres bombardements ont cours dans la sous-région ouest-africaine où l’État islamique (EI, encore appelé Daech), al-Mourabitoune et autres groupes salafistes ont envoyé leurs combattants pour prêter main forte à Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ainsi que les autres groupes terroristes islamistes et autres groupes armés extrémistes qui lancent des attaques régulières contre les populations civiles, ou même des forces armées déployées dans la zone pour éliminer le terrorisme dans le Sahel.
C’est dans cette atmosphère de menace terroriste et de lutte permanente que les jihadistes viennent de frapper à nouveau dans l’État nigérien. En effet, le lundi 15 mars dernier, des groupes de combattants non encore identifiés, mais dont le mode opératoire s’apparente à celui des groupes armés islamistes et djihadistes qui pullulent dans la région, ont lancé une offensive contre les forces armées maliennes, tuant 11 soldats maliens, et 11 autres portés disparus.
Les autorités politiques et administratives, les forces militaires et autres populations de la région n’étaient pas encore revenues de leurs émotions qu’un autre attentat vient d’être perpétré par ces terroristes. « Dans l’après-midi (de ce 16 mars, Ndlr), des groupes d’individus armés non encore identifiés ont intercepté quatre véhicules transportant des passagers de retour du marché hebdomadaire de Banibangou en partance respectivement aux villages de Chinégodar et Darey-Daye », apprend-on d’un communiqué du gouvernement nigérien, lu, ce mercredi, à la télévision nationale. Avant d’ajouter : « Ces individus ont lâchement et cruellement procédé à l’exécution ciblée des passagers. Au village de Darey-daye, ils ont tué des personnes et incendié des greniers. »
Le bilan de ces attaques fait état de 58 personnes tuées. Ces massacres constituent en effet les premières du genre après l’élection du Président Mohamed Bazoum à la Présidence de la République du Niger. Aucun groupe terroriste ne revendique l’attaque pour l’instant. N’empêche que les regards sont tournés vers les groupes armés qui commettent des attentats à l’accoutumée dans cette vaste zone sahélienne.
Un « deuil national de trois jours » a été décrété par le gouvernement nigérien, à partir de ce mercredi. Les populations sont par ailleurs appelées à la vigilance dans cette guerre contre le djihad et les forces islamistes de plus en plus radicaux.
Élu le 21 février au second tour de la présidentielle, le nouveau chef de l’État nigérien Mohamed Bazoum prêtera serment, le 6 avril prochain. Mais avant la prise de fonction effective du successeur du Président Mahamadou Issoufou, les djihadistes lui envoient d’ores et déjà un message fort de ce qui pourrait rythmer son mandat.
À noter que de nombreux soldats et autres populations civiles ont été tués par des groupes islamistes. La Force française Barkhane et la coalition militaire du G5 Sahel, appuyées par les armées nationales, des troupes américaines et leurs alliés sont engager à éliminer les terroristes afin de mettre fin à la menace islamiste sur la région. Mais jusque-là, les frappes aériennes, l’offensive terrestre, et les déploiements de drones à travers lesquels ces groupes armés terroristes subissent de lourdes pertes, des arrestations n’ont pour l’instant pas mis fin à leur guérilla.