Décès du Covid-19 de l’opposant congolais Guy-Brice Parfait Kolelas, principal rival de Denis Sassou Nguesso à la présidentielle du dimanche 21 mars 2021 au Congo-Brazaville.
Testé positif au Covid-19, Guy-Brice Parfait Kolelas mort lors de son évacuation
« Il est décédé dans l’avion médicalisé qui était venu le chercher à Brazzaville dimanche après-midi », a déclaré Christian Cyr Rodrigue Mayanda. « On va continuer à compter les bulletins. Il était en tête dans un certain nombre de localités », a ajouté le directeur de campagne, qui a appelé les partisans de M. Kolelas à un rassemblement lundi à 11h00 (10h00 GMT).
L’opposant avait été testé positif au Covid-19 vendredi après-midi et n’avait pu animer son dernier meeting de campagne à Brazzaville. Guy-Brice Parfait Kolelas appelle à se battre pour le changement.
A quelques heures du scrutin, il avait publié une vidéo dans laquelle il affirmait «se battre contre la mort»: «Mes chers compatriotes, je me bats contre la mort, mais cependant, je vous demande de vous lever. Allez voter», avait dit Guy-Brice Parfait Kolelas, alité, affaibli, juste après avoir retiré un masque d’assistance respiratoire.
«Levez-vous comme un seul homme. Faites-moi plaisir. Je me bats sur mon lit de mort. Vous aussi, battez-vous, pour votre changement. Il en va de l’avenir de vos enfants», avait-il ajouté avant de remettre son masque.
Opposant historique, Guy-Brice Parfait Kolelas, 60 ans, est apparu cette année comme le seul vrai rival du président sortant Sasssou Nguesso, 77 ans dont 36 au pouvoir, qui ne cachait pas sa volonté de se faire réélire dès le premier tour dimanche. Les résultats du scrutin ne sont pas attendus avant plusieurs jours.
Proclamé deuxième de la présidentielle de 2016 remportée par Sassou Nguesso dès le premier tour, Parfait Kolélas, devenu cadre à la retraite, se disait prêt à réaliser l’alternance au regard de sa « base électorale » de la région de Pool.
Parfait Kolélas s’était engagé à libérer les deux candidats de la présidentielle de 2016 condamnés en 2018 à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’État », le général Jean-Marie Mokoko et André Okombi Salissa.
Parfait Kolélas (« Pako », pour les intimes) était un économiste arrivé en politique sur les conseils de son père, Bernard Kolélas, disparu en 2009 après avoir lutté contre le colonialisme et tous les régimes qui ont dirigé le Congo après son indépendance en 1960. Les résultats provisoires du scrutin de dimanche doivent être annoncés dans le courant de la semaine.
Les adversaires du président sortant ont dénoncé le vote anticipé jeudi des membres des forces de sécurité (entre 55 et 60 000), source de fraude potentielle, selon eux.
Denis Sassou Nguesso a dirigé le Congo entre 1979 et 1992, à la tête d’un régime de parti unique. Il a été battu lors des premières élections pluralistes en 1992 par Pascal Lissouba. Mais ce très rare exemple d’alternance pacifique en Afrique centrale a pris fin en 1997 avec le retour au pouvoir de Denis Sassou Nguesso, après une guerre civile dont il est sorti victorieux.
En 2015, il a fait sauter le verrou constitutionnel qui imposait une limite d’âge et restreignait à deux le nombre de mandats présidentiels.