La Cour pénale internationale (CPI) entend, dans les prochaines semaines, ouvrir le dossier concernant « les crimes » du camp Ouattara, perpétrés lors de la crise ivoirienne de 2010-2011. Au moins 3000 personnes ont perdu la vie lors de ces tragiques évènements, selon un bilan officiel des Nations unies.
Crise post-électorale de 2010-2011: Après Laurent Gbagbo, le camp Ouattara bientôt devant la CPI ?
Selon un rapport de la Fédération ivoirienne des droits de l’homme (FIDH), resté pour le moment confidentiel, la Cour pénale internationale pourrait ouvrir, très bientôt, l’autre volet du dossier concernant la sanglante crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011.
Les juges Antoine Kesia-Mbe Mindua, Péter Kovács, Tomoko Akane, Reine Alapini-Gansou, Rosario Salvatore Aitala, María del Socorro Flores Liera et Sergio Gerardo Ugalde Gordinez, fraîchement nommés, auront désormais la charge de mener des enquêtes préliminaires afin d’entendre tous les suspects dont les noms sont déjà scellés.
Une nouvelle qui devrait sans doute faire grincer des dents au sein de l’ex-rébellion des Forces nouvelles de Guillaume Soro et de ses soutiens du Rassemblement des républicains (RDR), devenu RHDP dirigé par le président Alassane Ouattara.
L’offensive militaire menée en son temps, par la rébellion armée muée en Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), qui visait à déboulonner l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, accroché au pouvoir, avait causé d’énormes dégâts dans la région ouest du pays.
« Durant une décennie, les enquêteurs ont pu boucler l’enregistrement des témoins et victimes de crimes et exactions à l’ouest du pays, notamment à Duékoué, Nahibly (…) Plusieurs femmes violées, mutilées à Duékoué, au quartier carrefour seront parmi les témoins clés, sélectionnés par les enquêteurs de la CPI », révèle notre source.
Qui ajoute que les premières enquêtes effectuées, épingleraient les supplétifs Dozo, les FRCI, Amadé Ourémi, l’ancien chef rebelle Guillaume Soro et plusieurs hauts gradés de l’armée dont les noms sont revenus à multiples reprises lors des audiences des témoins ou victimes.
L’acte 1 du procès relatif à la crise en Côte d’Ivoire de 2010-2011, devant la CPI, avait concerné l’ancien chef de l’ État ivoirien, Laurent Gbagbo, et son ancien ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, contre qui, des poursuites de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, avaient été engagées.
Procès qui s’est soldé en Première instance par l’acquittement des deux accusés et qui devrait connaître son dénouement le mercredi 31 mars 2021. Les juges de la Chambre d’appel, saisis par le Bureau du procureur, par un appel contre cet acquittement, rendront à cette date, le verdict final de cette affaire qui dure depuis une décennie.
Les cinq juges de la chambre d’appel pourraient, soit confirmer l’acquittement, soit décider de recommencer le procès sur la base des mêmes charges de crimes contre l’humanité. Il faudrait, dans ce cas, tout reprendre à zéro.