La Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) a confirmé ce mercredi 31 mars 2021, les acquittements de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, prononcés en première instance en janvier 2019.
La CPI confirme l’acquittement de Gbagbo et Blé Goudé
Près de 10 ans après l’ouverture du dossier, la chambre d’appel de la CPI a définitivement clos l’affaire concernant l’ex-chef d’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo, et Charles Blé Goudé, en confirmant, mercredi 31 mars 2021, l’acquittement des deux Ivoiriens.
Le juge Nigérian Chile Oboé-Esuji et ses collaborateurs déboutent ainsi la procureure Fatou Bensouda et son équipe qui souhaitaient une annulation de l’acquittement en vue de l’ouverture d’un nouveau procès. La procureure sortante de la Cour, Fatou Bensouda, avait interjeté appel en septembre 2019, huit mois après l’acquittement.
Accusés de crimes contre l’humanité – meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, en lien avec la crise post-électorale de 2010-201, Laurent Gbagbo, 75 ans, et l’ancien chef de la galaxie patriotique Charles Blé Goudé, ont été acquittés en janvier 2019 et libérés sous conditions deux semaines plus tard.
« La majorité des juges estiment que le procureur n’a pas réussi à prouver l’existence d’un plan commun pour maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir, ce qui impliquait la commission de crimes contre des civils », a déclaré le juge Tarfusser le 15 janvier 2019 lors d’une audience tenue au siège de la CPI, à La Haye.
Selon lui, le procureur n’avait pas réussi à démontrer que les déclarations publiques de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé constituaient un ordre ou une incitation à commettre des crimes. Raison pour laquelle la majorité n’a pas respecté le standard des preuves, défini par l’article 66 du Statut de Rome, et a décidé d’acquitter les deux accusés de toutes les charges qui les visaient.
Gbagbo et Blé Goudé ont toujours clamé leur innocence dans ces crimes commis au cours des violences postélectorales de 2010-2011, ayant fait 3.000 morts, suite au refus de l’ancien chef d’Etat, de reconnaître la victoire à la présidentielle, de son rival Alassane Ouattara. L’expédition armée menée par son ancien Premier ministre Guillaume Soro et la rébellion des Forces nouvelles, s’était soldée par sa chute le 11 avril 2011.