L’avocate tchadienne, Delphine Djiraibe, a formellement dénoncé la « complaisance » de l’ Union africaine (UA) sur la situation au Tchad, après le coup de force militaire, survenu au lendemain de la mort du président Idriss Déby Itno.
Tchad : Delphine Djiraibe (Juriste tchadienne) dénonce le deux poids deux mesures de l’ UA
Delphine Djiraibe, ex-présidente de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme, s’insurge contre le mutisme observé par l’ Union africaine, en dépit des violations graves des droits de l’homme et de la liberté d’expression, par la junte militaire au pouvoir au Tchad depuis le décès du président Idriss Deby. La constitution tchadienne dispose pourtant, en son article 76, qu’en cas de « vacance de la présidence de la République », il revient au président de l’Assemblée nationale d’assumer l’intérim en vue de l’organisation de nouvelles élections présidentielles, dans un délai de quarante-cinq jours au moins et quatre-vingt-dix jours au plus après l’ouverture de la vacance. Or l’institution panafricaine aurait décidé de ne pas prendre de sanctions contre le Tchad, dont les autorités de la transition, restent toutefois sous surveillance.
« Le retard que l’Union africaine accuse pour la publication de son communiqué final, en dépit de sa décision de ne pas sanctionner le Tchad malgré ce coup de force, est révélateur d’une situation de malaise qui existe au sein de l’Union », pense l’avocate Delphine Djiraibé. Pour la responsable du Centre juridique d’intérêt public et ancienne présidente de l’Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l’homme, l’Union africaine vient une fois encore de rater l’occasion de gérer la situation du Tchad de la façon qui tranche avec « sa mauvaise réputation » d’être « un syndicat des chefs d’État ».
» L’Union africaine se rend ainsi complice de la souffrance du peuple tchadien, se rend complice de toutes ces violations des droits de l’homme, dont les plus récents sont les manifestations pacifiques réprimées dans le sang. Et la commission qui était venue ici au Tchad, a été témoin, a vu, a entendu. Mais malgré cela, on se retrouve dans une situation de complaisance, une situation qui est tout sauf la justice », a-t-elle dénoncé. La transition militaire dirigée par le général Mahamat Idriss Deby, fils du défunt président Idriss Déby, s’est fixé un délai de 18 mois pour l’organisation de nouvelles élections « libres et transparentes ».