La situation sécuritaire dans le Nord ivoirien devient de plus en plus intenable. Après les localités de Kafolo et de Téhini, des hommes armés ont jeté leur dévolu sur le poste douanier de Kamonokaha.
Kamonokaha : Le poste de douane brûlé, un douanier porté disparu
Bernard Émié, patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française, affirmait, début février, lors d’un Comité exécutif consacré à la lutte antiterroriste, que les chefs d’Al-Qaïda au Sahel avaient un « projet d’expansion vers les pays du golfe de Guinée ». Et les États visés étaient la Côte d’Ivoire ou le Bénin, où les terroristes financent leurs combattants qui y sont d’ores et déjà disséminés.
Ces révélations sont d’autant plus sérieuses que ces derniers mois, la Côte d’Ivoire fait face à une menace terroriste de plus en plus persistante. La localité de Kafolo, à la frontière du Burkina Faso, a en effet été le théâtre d’une attaque terroriste, en juin 2020, au cours de laquelle ont péri 14 éléments des forces armées de Côte d’Ivoire (FACI). Ces groupes armés récidivent en mars 2021 en attaquant, outre la localité ci-dessus mentionnée, celle de Téhini. Trois autres éléments des forces ivoiriennes périssent sous le feu des assaillants.
Les autorités sécuritaires ivoiriennes ont certes déployé un important dispositif aux postes-frontière pour juguler le fléau du terrorisme, n’empêche qu’une soixantaine de personnes à moto lourdement armées ont fait irruption dans le village de Bolé, à 12 kilomètres de Kafolo, le 6 mai dernier, pour intimider la population et la dissuader de collaborer avec les forces de sécurité.
C’est dans cette psychose qui se généralise de plus en plus dans le septentrion ivoirien, que Kamonokaha, village situé sur l’axe Ferkessédougou-Kong a été attaqué dans la nuit de mercredi à jeudi par des hommes armés non encore identifiés. À en croire nos sources, le poste de douane a été brûlé, un douanier porté disparu. Quant aux autres, ils se sont réfugiés chez le chef du village.
Les autorités ivoiriennes, faut-il le noter, ont décidé d’intensifier la lutte antiterroriste. Outre l’académie antiterroriste de Jacqueville et le campus antiterroriste en passe d’être achevé, Alassane Ouattara a décidé de consacrer 1% du PIB à ce combat. Son frère cadet, Téné Birahima Ouattara, par ailleurs ministre de la Défense, s’est rendu au Burkina Faso, puis au Mali, afin de mutualiser les forces de ces trois Etats dans la lutte contre ce fléau.