Jules Brou, membre du mouvement politique Générations et Peuple solidaire (GPS) de Guillaume Soro, a, dans un message, exhorté le président Alassane Ouattara à user du « pouvoir discrétionnaire » que lui confère la constitution ivoirienne, pour faire libérer et gracier les personnes en détention pour des raisons politiques. Ci-dessous, l’intégralité de son message.
Un proche de Guillaume Soro à Ouattara: « Les frères Soro, le député Alain Michel Lobognon et tous les prisonniers d’opinions doivent être libérés »
À l’instar de plusieurs libres penseurs qui militent pour l’instauration d’un véritable État de droit en Côte d’Ivoire, Je n’aimerais pas être à la place d’Alassane Ouattara, actuellement confronté à une impasse politique dont il a lui-même planté le décor en faisant emprisonner au mépris des droits humains plusieurs opposants politiques et citoyens Ivoiriens, et en trahissant les valeurs républicaines prônées avant son accession à la présidence de la République.
Qu’il me soit permis de vous dire, monsieur Ouattara, que Guillaume Soro est un homme de pardon tout comme nous autres citoyens Ivoiriens sommes prêts à vous pardonner dans la nécessité non négociable de construire la paix et la réconciliation dans notre cher pays. La justice ivoirienne a bien des fois montré ses faiblesses aux yeux du monde. Ce qui signifie que tous les problèmes dans la vie d’une nation ne se règlent pas par la voie judiciaire. Il y a des sacrifices, des dépassements de personne à faire pour ramener la confiance et la concorde sociale entre les Ivoiriens.
Nous sommes conscients de ce qu’il faille travailler en profondeur sur l’indépendance de nos institutions et pour cela, il faut une Côte d’Ivoire en paix avec tous ses fils et ses filles rassemblés autour de leur mère-patrie. Ce pour quoi je vous encourage à ne point vous laisser influencer par les troubadours politiques. Pour l’avenir radieux de la Côte d’Ivoire, il vous appartient de faire en sorte que ces reports de procès prennent fin.
Il vous faut user du pouvoir discrétionnaire que vous confère la Constitution ivoirienne pour faire libérer et gracier les victimes innocentes de votre colère suscitée dans l’adversité politique. Les frères Soro, le député Alain Michel Lobognon et tous les prisonniers d’opinions doivent être libérés.
Par extension, Il faut que chacun des acteurs politiques majeurs, mette en avant la capacité de surpasser des différends qui paraissent a priori insurmontables. Nous sommes obligés de demeurer dans la sphère du dialogue et du respect mutuel pour sortir de cette crise sociopolitique qui n’honore pas la Côte d’Ivoire. Nous ne sommes pas des chantres du dialogue sincère parce que nous sommes défaitistes ou faibles, mais parce que nous aimons notre pays et nous ne voulons pas le voir brûler.
C’est d’ailleurs dans cette optique que le pouvoir de grâce et d’amnistie vous est conféré par la loi fondamentale. Selon le cours des événements socio-politiques en Côte d’Ivoire, le temps est venu de faire usage de votre pouvoir discrétionnaire pour agir résolument dans le bien de la nation ivoirienne dont l’histoire est un témoignage immuable…
Jules BROU
Membre de Générations et Peuples Solidaires (GPS)