Omar El-Béchir pourrait être transféré à la Cour pénale internationale. C’est du moins ce qu’a décidé le gouvernement soudanais à la suite d’un Conseil des ministres, tenu samedi.
CPI : Le coup de grâce de Fatou Bensouda à Omar El-Béchir
Le gouvernement soudanais a acté à l’unanimité le transfert à la Cour pénale internationale (CPI) de l’ancien dirigeant Omar El-Béchir. Cette décision, longtemps attendue du côté de La Haye, est finalement tombée, samedi, en Conseil des ministres. Outre l’ancien homme fort de Khartoum, certains de ses anciens collaborateurs sont également concernés par cette décision.
Il s’agit, selon Butheina Dinar, ministre des Affaires fédérales, d’une décision portée générale « pour la paix et la stabilité » au Soudan. Aucun chronogramme n’a toutefois été arrêté pour le transfert des suspects à la Cour de La Haye.
Même si les noms des personnalités du régime Béchir susceptibles d’être transférées à la CPI n’ont pas encore été révélés, RFI croit savoir qu’il pourrait s’agir de « l’ancien ministre Ahmed Haroun, d’abord, qui pourrait être envoyé avant fin juillet à La Haye pour rejoindre l’ancien commandant janjawid Ali Kushayb dans un procès en cours ; ensuite, l’ancien ministre Abdelrahim Mohamed Hussein. Et surtout l’ancien président Omar el-Béchir, déjà jugé, condamné et emprisonné pour des affaires de corruption au Soudan, et au sujet duquel le gouvernement de Khartoum avait déjà donné son accord pour un jugement par la CPI, l’année dernière, mais une fois les procédures locales épuisées ».
Les choses ne tiennent pour l’instant qu’à une question de procédure, mais c’est déjà une étape vers leur procès à La Haye.
Notons par ailleurs que cette décision intervient à la suite d’une visite historique de la désormais ancienne procureure Fatou Bensouda au Darfour.
Omar El-Béchir, faut-il le rappeler, a été renversé par un coup d’État de l’armée, le 11 avril 2019, à la suite de quatre mois de manifestations populaires. Il a par la suite été emprisonné dans son pays. La junte avait annoncé qu’OmarEl-Bechir ne serait pas extradé à la CPI, mais jugé au Soudan. Cette décision du gouvernement sonne comme un véritable revirement.