Le ton est monté d’un cran entre Bamako et Niamey. La sortie du président nigérien, Mohamed Bazoum, à propos de la transition malienne n’a pas été du goût d’Assimi Goïta et des autorités maliennes, qui ont aussitôt tenu à le faire savoir. Par voie diplomatique.
Le ton monte entre Assimi Goïta et Mohamed Bazoum
Le Mali traverse une situation sociopolitique des plus inédites. Neuf après le coup d’État perpétré contre Ibrahim Boubacar Kéita, le colonel Assimi Goïta, vice-président a également déposé Bah N’Daw, président de la Transition. « Un coup d’État dans le coup d’État », tel était alors le qualificatif d’Emmanuel Macron, président français.
En visite en France, Mohamed Bazoum, président nigérien, s’est voulu très critique envers la junte militaire malienne. « Il ne faut pas permettre que des militaires prennent le pouvoir parce qu’ils ont des déboires sur le front où ils devraient être et que des colonels deviennent des ministres et des chefs d’État. Qui va faire la guerre à leur place ? » Puis, il ajoute : « C’est ce qui s’est passé par deux fois au Mali… Ce n’est pas des choses acceptables. »
Ces propos du successeur de Mahamadou Issoufou n’ont pas été du goût des hommes forts de Bamako, qui ont aussitôt apporté la réplique. Aussi, Abdoulaye Diop, ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, a-t-il convoqué Mamoudou Moumouni, Ambassadeur nigérien à Bamako, pour l’interpeller à la suite de la sortie de son président et lui indiquer qu’une « telle déclaration va, malheureusement à l’encontre » des « relations solides d’amitié et de fraternités » qu’entretiennent le Niger et le Mali depuis belle lurette.