L’histoire de ce viol collectif organisé par des coupeurs de route sur l’axe Bondoukou – Koun Fao, le mercredi 07 juillet 2021, est rapportée par Serge DOH, Président de l’ONG « Pardon est mieux ». Afrique-sur7 vous livre en intégralité, dans sa publication ci-dessous, ce témoignage. Vraiment triste que des individus sans foi ni loi fassent la loi sur nos routes.
« Bondoukou: Le triste manteau du viol s’est couché sur elles et la barbarie humaine s’est abattu sur eux » (Par Serge DOH)
Chers frères et sœurs, il y a quelques jours de cela, une histoire rocambolesque m’a été rapportée. Elle est remplie de tristesse et devrait tous nous interpeller. Je vous explique tout : Elles étaient allées vaquer à leurs occupations et espéraient juste rentrer chez elles pour retrouver leurs familles. Pleines de vie, battantes et toujours à la tâche, elles vivaient simplement. Elles se sont rendues à Bondoukou dans le cadre de leurs activités économiques. Tout était bien jusqu’au mercredi 07 juillet, où elles ont décidé de regagner Abidjan. Bien installées dans un mini-car de vingt-deux (22) places qui les conduisait à la capitale économique, elles n’imaginaient pas qu’elles allaient à la rencontre du pire.
Ce jour-là, tout a basculé dans leur vie. En effet, au retour d’une mission à Bondoukou, sur l’axe Bondoukou – Koun Fao, entre les villages de Broukro et Kotogouanda, le chauffeur de leur véhicule se voit obligé de rouler à petits trots à cause du mauvais état de la route. Sur leur trajectoire, un autre car semblait être en panne était stationné. Voilà que le car les transportant doit lui aussi s’arrêter. Les autres automobilistes derrière eux doivent faire également la même manœuvre. C’est à ce moment-là que des individus armés jusqu’aux dents sortirent de la broussaille. Ils avaient des kalachnikovs, des machettes et des gourdins. Il était 19 heures. Ces hommes se mirent à tirer dans le but de maîtriser tous les passagers du car et des autres voitures.
Elles avaient affaire à des coupeurs de route qui s’apprêtaient à agir en toute impunité. Ils se sont mis à dépouiller hommes, femmes et enfants de leur argent et de leurs biens matériels. Tout le monde a obtempéré. Sauf que les coupeurs de route ne se sont pas limités à les dévaliser. Ils avaient un autre plan machiavélique. Nos chères dames, tout particulièrement, ne savaient pas qu’elles étaient en face de violeurs. S’adressant à des femmes qui malheureusement n’avaient rien sur elles ni comme argent, ni comme matériels, ont été amenées dans la broussaille pour y être violées. Oui, pendant deux (2) heures, ils violaient toutes les femmes qui ne pouvaient pas leur offrir un bien. Deux heures durant, les cris stridents, les cris de détresse, les pleurs de ces braves dames envahirent le ciel.
« L’axe Bondoukou – Koun Fao est devenu l’un des terrains de jeux favoris des coupeurs de route »
Elles pleuraient à chaudes larmes. Violentées, matraquées, salies au plus profond de leur âme, leurs corps ont été souillés. Elles ont été victimes d’un viol d’une rare violence. Certaines d’entre elles ont même perdu l’usage de la parole. D’autres regardaient vaguement dans le vide. Elles étaient toutes tétanisées. Elle avaient peur et étaient à moitié mortes. Elles se se sont dirigées à la brigade de gendarmerie de Koun Fao pour signaler ce drame et porter plainte en bonne et due forme. N’occultons pas le fait que des hommes ont été battus à la machette et avec la crosse de leurs armes à feu. Il y a eu braquage. Des hommes et des femmes ont perdu leurs biens, et il s’en est fallu pour qu’ils paient aussi de leurs vies. Il convient de noter ces agressions et braquages ne sont pas des cas isolés. L’axe Bondoukou – Koun Fao est devenu l’un des terrains de jeux favoris des coupeurs de route. Nous lançons un appel aux autorités pour qu’elles viennent en aide aux populations.
A l’heure actuelle où le viol fait rage, je voudrais marquer mon soutien à ces femmes, à toutes les personnes et les proches des personnes ayant été victimes de viol. Il est temps de se dresser contre ce tueur silencieux qui détruit de nombreuses vies. Combien de personnes sont sorties traumatisées à la suite d’un viol ou d’un braquage ? Combien de personnes sont décédées d’un viol ou à la suite d’un braquage ? Nos populations méritent de vivre paisiblement et de vaquer à leurs occupations en toute quiétude. Ça suffit maintenant ! Il faut que ça change. Stop au viol ! Stop aux coupeurs de route ! Veillons sur nos mères. Protégeons nos sœurs. Protégeons nos filles. Veillons sur nos pères. Protégeons nos frères. Protégeons nos fils. Protégeons nos populations.
Serge DOH
Président de l’ONG « Pardon est mieux »