Dans une de nos précédentes parutions, Afrique-sur7 vous rapportait une affaire de viol collectif de femmes par des coupeurs de route sur l’axe Bondoukou – Koun Fao, le mercredi 07 juillet 2021. Eh bien! Selon Serge Doh, le Président de l’ONG « Pardon est mieux », qui nous avait livré ce témoignage affligeant, les principaux auteurs de ce viol organisé, ont été arrêtés par les forces de défense et de sécurité ivoiriennes.
Les auteurs du viol collectif de femmes sur l’axe Bondoukou – Koun Fao mis aux arrêts par les Forces de défense et de sécurité
Il y a deux jours, le Président de l’ONG « Pardon est mieux », Serge Doh portait à la connaissance du public, des cas de viol et de braquage dont été victimes un groupe de femmes, le mercredi 7 juillet 2021, sur l’axe Bondoukou – Koun Fao. Après l’indignation générale que cette affaire a suscitée sur les réseaux sociaux, les forces de l’ordre sont montées au créneau et ont mis le grappin sur les auteurs de ce drame. « Vous avez été nombreux à vous mobiliser pour relayer ce drame. Dans un élan de solidarité incroyable, vous vous êtes appropriés ce combat. Ceci dit, il est de mon devoir de porter à votre connaissance que les auteurs de ces crimes ont été arrêtés par les Forces de défense et de sécurité », informe Serge Doh.
Pour le Président de l’ONG « Pardon est mieux », les bourreaux devront répondre de leurs actes devant les juridictions compétentes. « C’est une victoire qui n’aurait pas été possible sans votre engagement et le dévouement des autorités locales que nous remercions chaleureusement. En effet, la force du collectif, dont vous et moi, avons fait preuve a été capitale. Tous les mots me manquent, sauf un seul : Merci. Mille fois merci. Du fond du cœur, merci pour votre générosité dans l’effort. Merci mille fois. Nous ne pourrons pas faire oublier aux victimes de cette tragédie ce qu’elles ont vécu, mais notre contribution afin que justice soit rendue apaisera leurs souffrances », s’est réjoui Serge Doh. Ci-dessous le film du viol raconté par le Président de l’ONG « Pardon est mieux ».
« Bondoukou: Le triste manteau du viol s’est couché sur elles et la barbarie humaine s’est abattu sur eux »
Chers frères et sœurs, il y a quelques jours de cela, une histoire rocambolesque m’a été rapportée. Elle est remplie de tristesse et devrait tous nous interpeller. Je vous explique tout : Elles étaient allées vaquer à leurs occupations et espéraient juste rentrer chez elles pour retrouver leurs familles. Pleines de vie, battantes et toujours à la tâche, elles vivaient simplement. Elles se sont rendues à Bondoukou dans le cadre de leurs activités économiques. Tout était bien jusqu’au mercredi 07 juillet, où elles ont décidé de regagner Abidjan. Bien installées dans un mini-car de vingt-deux (22) places qui les conduisait à la capitale économique, elles n’imaginaient pas qu’elles allaient à la rencontre du pire. Ce jour-là, tout a basculé dans leur vie. En effet, au retour d’une mission à Bondoukou, sur l’axe Bondoukou – Koun Fao, entre les villages de Broukro et Kotogouanda, le chauffeur de leur véhicule se voit obligé de rouler à petits trots à cause du mauvais état de la route. Sur leur trajectoire, un autre car semblait être en panne était stationné. Voilà que le car les transportant doit lui aussi s’arrêter.
Les autres automobilistes derrière eux doivent faire également la même manœuvre. C’est à ce moment-là que des individus armés jusqu’aux dents sortirent de la broussaille. Ils avaient des kalachnikovs, des machettes et des gourdins. Il était 19 heures. Ces hommes se mirent à tirer dans le but de maîtriser tous les passagers du car et des autres voitures. Elles avaient affaire à des coupeurs de route qui s’apprêtaient à agir en toute impunité. Ils se sont mis à dépouiller hommes, femmes et enfants de leur argent et de leurs biens matériels. Tout le monde a obtempéré. Sauf que les coupeurs de route ne se sont pas limités à les dévaliser. Ils avaient un autre plan machiavélique. Nos chères dames, tout particulièrement, ne savaient pas qu’elles étaient en face de violeurs. S’adressant à des femmes qui malheureusement n’avaient rien sur elles ni comme argent, ni comme matériels, ont été amenées dans la broussaille pour y être violées. Oui, pendant deux (2) heures, ils violaient toutes les femmes qui ne pouvaient pas leur offrir un bien. Deux heures durant, les cris stridents, les cris de détresse, les pleurs de ces braves dames envahirent le ciel.
« L’axe Bondoukou – Koun Fao est devenu l’un des terrains de jeux favoris des coupeurs de route »
Elles pleuraient à chaudes larmes. Violentées, matraquées, salies au plus profond de leur âme, leurs corps ont été souillés. Elles ont été victimes d’un viol d’une rare violence. Certaines d’entre elles ont même perdu l’usage de la parole. D’autres regardaient vaguement dans le vide. Elles étaient toutes tétanisées. Elle avaient peur et étaient à moitié mortes. Elles se se sont dirigées à la brigade de gendarmerie de Koun Fao pour signaler ce drame et porter plainte en bonne et due forme. N’occultons pas le fait que des hommes ont été battus à la machette et avec la crosse de leurs armes à feu. Il y a eu braquage. Des hommes et des femmes ont perdu leurs biens, et il s’en est fallu pour qu’ils paient aussi de leurs vies. Il convient de noter ces agressions et braquages ne sont pas des cas isolés.
L’axe Bondoukou – Koun Fao est devenu l’un des terrains de jeux favoris des coupeurs de route. Nous lançons un appel aux autorités pour qu’elles viennent en aide aux populations. A l’heure actuelle où le viol fait rage, je voudrais marquer mon soutien à ces femmes, à toutes les personnes et les proches des personnes ayant été victimes de viol. Il est temps de se dresser contre ce tueur silencieux qui détruit de nombreuses vies. Combien de personnes sont sorties traumatisées à la suite d’un viol ou d’un braquage ? Combien de personnes sont décédées d’un viol ou à la suite d’un braquage ? Nos populations méritent de vivre paisiblement et de vaquer à leurs occupations en toute quiétude. Ça suffit maintenant ! Il faut que ça change. Stop au viol ! Stop aux coupeurs de route ! Veillons sur nos mères. Protégeons nos sœurs. Protégeons nos filles. Veillons sur nos pères. Protégeons nos frères. Protégeons nos fils. Protégeons nos populations.