11 avril 2011, Laurent Gbagbo est arrêté dans les décombres du palais présidentiel sous les bombes françaises de l’opération Licorne, dotée d’un mandat onusien.
Laurent Gbagbo : Du procès marathon à l’acquittement après une décennie de procédure
Transféré à La Haye, le 30 novembre 2011, Gbagbo Laurent comparaîtra cinq jours plus tard pour la première fois devant la juge argentine Silvia Fernández de Gurmendi, présidente de la Chambre préliminaire I.
Le procureur Luis Moreno Ocampo, puis sa remplaçante Fatou Bensouda ont été appelés à étoffer leurs dossiers contenant les charges contre l’ex-président ivoirien. Lesdites charges seront finalement confirmées pour que s’ouvre un procès en bonne et due forme devant la chambre de première instance de la Cour de La Haye.
Entre temps, Charles Blé Goudé qui venait d’être interpellé au Ghana, rejoint son mentor Laurent Gbagbo dans le pénitencier de Scheveningen. Commence ainsi un procès conjoint de l’ancien président ivoirien et du ministre de la Jeunesse de son dernier gouvernement.
La procureure gambienne, Fatou Bensouda, fera alors passer à la barre 82 témoins à charge. Mais c’était visiblement peine perdue, car le 15 janvier 2019, Cuno Tarfusser, le juge président de la chambre de première instance, annonce l’acquittement des deux Ivoiriens au motif que « l’accusation n’a pas fait la preuve de la culpabilité des accusés », et que, par conséquent, la chambre décidait de la libération immédiate de Gbagbo et Blé Goudé.
Ils n’auront cependant pas le temps de jubiler qu’un appel du bureau du procureur viendra transformer cette décision en liberté sous conditions. Contrairement à Charles Blé Goudé qui est resté dans un hôtel de La Haye, à la charge de la CPI, Gbagbo Laurent a rejoint sa seconde épouse Nadiana Bamba, plus connue sous le nom de Nady Bamba, à Bruxelles.
L’appel interjeté par Bensouda contre cette décision prononcée en première instance se révèlera finalement comme un pétard mouillé, quand, le 31 mars 2021, Chile Eboe Esuji, le juge-président de la Chambre d’appel de la CPI, annonce l’acquittement définitif de ceux qui étaient accusés d’avoir concocté un « plan commun » pour se maintenir au pouvoir, plan ayant entrainé la commission de « crimes de guerre » et « crimes contre l’humanité ».
Laurent Gbagbo, le retour au pays après une décennie d’exil
Désormais libéré de toutes les charges qui pesaient contre lui, Laurent Gbagbo n’avait qu’une seule ambition : rentrer en Côte d’Ivoire pour prendre une part active à la réconciliation nationale. En possession de ses passeports ordinaire et diplomatique, l’ancien chef d’État peinait cependant à trouver le chemin du retour.
D’autant plus que les discussions et autres tractations entre ses émissaires et les autorités ivoiriennes butaient sur quelques points d’achoppement. Et pourtant, Alassane Ouattara avait déclaré que « Gbagbo Laurent et Charles Blé Goudé peuvent rentrer en Côte d’Ivoire quand ils le souhaitent ».
LG, comme l’appellent ses partisans, pourrait d’ailleurs bénéficier de ses rentes viagères découlant de son statut d’ancien chef d’État. Las d’attendre, le camp Gbagbo fixe unilatéralement le 17 juin 2021 comme date de retour en Côte d’Ivoire de l’ancien président ivoirien.
En dépit de voix discordantes de certains membres du gouvernement ivoirien, et surtout des manifestations d’un Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) sous la houlette d’Issiaka Diaby, Laurent Gbagbo reviendra effectivement au pays au bras de sa seconde épouse Nady Bamba.