L’écrivain, enseignant et chercheur, Dr Djofolo Doumbia, est quelque peu déçu de la culture de la médiocrité dont la société ivoirienne semble s’accoutumer depuis quelques années. Dans le billet ci-dessous, l’universitaire dénonce la promotion des contre-valeurs et appelle à un éveil de conscience.
De l’attiéké made in Burkina Faso (Par Dr Djofolo Doumbia)
Tout à fait normal. Un peuple friand des affairages sur les réseaux sociaux, qui commence l’année en rigolant et développe quotidiennement des contre-valeurs (nationalisme saugrenu, interiorisation de fausses représentations…) ne peut jauger les pépites d’or dans ses mains. Au fond, ce n’est pas l’école qui est malade. C’est la famille nucléaire ivoirienne qui est dans le coma. L’école n’est que l’indicatrice des contre performances de notre société.
Lorsque toute une famille geint quotidiennement devant des films d’endormissement mental alors que le matin, l’instituteur a dit aux élèves que l’eau boue à 100 degré et tue les microbes à cette température (enseignement) et, à la maison, on oublie de dire à ses enfants que cet état de l’eau brûle la peau ( éducation), il y a nécessairement une rupture.
On ne demandera pas à ce futur adulte de valoriser son » ATTIEKÉ » excepté quelques uns. D’autant plus que ce même attiéke, sur le sol ivoirien, est commercialisé, en partie, par des frères non nationaux. Pourquoi sommes-nous pas capables de relever le défi, par exemple, l’élevage des bovins et réduire conséquemment l’importation de l’interland ? Le manioc pousse sur le sol burkinabé, ils font bien de valoriser sa semoule et de breveter le nom connu et commun: le marketing a ses exigences.
Personne n’a interdit à personne de fabriquer une boisson et la nommer » zomkom » ou » Tchapalo ». Quand On se réveille tard, la beauté de l’aurore échappe aux yeux. Il y a 3 facteurs principaux directs qui ont désagrégé la société ivoirienne, dans un segment de 50 années : 1- l’ivoirité politique 2- le broutage et la musique d’abrutissement 3- la spiritualité commerciale. Il ne serait donc pas étonnant que le Niger exporte des escargots d’Adzopé d’ici peu. En tout état de cause, nous encourageons l’innovation dans l’espace Cedeao avec vif espoir de lever ses frontières alsaciennes.
Dr Djofolo DOUMBIA.