Laurent Gbagbo et Pascal Affi N’Guessan se livrent une véritable bataille pour le contrôle du Front populaire ivoirien (FPI). Simone Gbagbo, ancienne Première dame et membre fondatrice du parti à la rose, bien que silencieuse dans cette guéguerre, ne manque également pas de fourbir ses armes pour un positionnement.
Simone Gbagbo, « la carte de sa féminité » au FPI
C’est un véritable secret de polichinelle, la lutte de positionnement qui a cours, ces dernières années, au coeur du Front populaire ivoirien (FPI). Si la bataille frontale entre le camp de l’ancien Président Laurent Gbagbo et celui de l’ex-Premier ministre Pascal Affi N’Guessan est à son paroxysme depuis le retour en Côte d’Ivoire de l’ancien chef d’État, fondateur du parti, il y a un troisième camp dont les ambitions ne sont certes pas encore officiellement exprimées, mais qui, de façon insidieuse, tente tant bien que mal de se positionner dans l’arène. Il s’agit bien du camp Simone Gbagbo.
Dès son retour au pays, Gbagbo Laurent avait en effet engagé la procédure de divorce d’avec Dame Simone Ehivet. Mais plutôt que d’en faire une tonne de commentaires, l’ancienne Première Dame s’est plutôt évertuée à appeler, dans un message « très apaisant », à la réconciliation, au retour des exilés, à la libération des militants politiques emprisonnés.
Politicienne très avisée, Simone Ehivet Gbagbo sait bien qu’elle a une carte à jouer, celle de « sa féminité » au sein d’un Front populaire ivoirien (FPI) qui est, jusque-là, dominé par la gent masculine. Aussi, avec le divorce en téléchargement, la native de Moossou tente désormais de se départir de l’image de son époux pour « se construire en solo ». Pour ce faire, la 2è vice-présidente du FPI a une présence médiatique de plus en plus accrue.
Interrogé par RFI sur l’avenir politique qu’entend se bâtir l’ancienne Députée d’Abobo, le Sociologue, Séverin Kouamé, enseignant-chercheur à l’université de Bouaké, n’a pas manqué d’indiquer, d’entrée, « qu’elle (Simone Gbagbo, Ndlr) n’a pas encore dit son dernier mot ».
« C’est une bataille qui a commencé depuis bien longtemps. Je pense même que déjà, depuis la prison, les uns et les autres, Monsieur comme Madame Gbagbo travaillaient à cela. Chacun a ses pions qu’il place. Le premier défi pour madame Simone Gbagbo, c’est justement de construire son réseau en interne », a-t-il conclu.
En attendant un congrès unitaire qui permettra au Front populaire ivoirien (FPI) de retrouver son unité, chaque tendance continue de tisser sa toile et de tirer la couverture à son avantage.