Les talibans se sont emparés jeudi, de la ville stratégique de Ghazni, à 150 km au sud-ouest de Kaboul, et se rapprochent dangereusement de la capitale de l’Afghanistan.
Les talibans s’emparent de la moitié de l’Afghanistan et préparent la chute de Kaboul
Après avoir pris en quelques jours, l’essentiel de la moitié nord du pays, le gouvernement afghan a reconnu que Ghazni, la dixième capitale provinciale, était tombé aux mains des talibans. Prise stratégique, elle permet aux insurgés de contrôler l’axe reliant Kaboul à Kandahar, la deuxième ville du pays. « Je peux confirmer que Ghazni est tombée aux mains des talibans ce matin (jeudi). Ils ont pris le contrôle de zones clés de la ville: le bureau du gouverneur, le quartier général de la police et la prison », a déclaré à l’AFP Nasir Ahmad Faqiri, chef du Conseil de la province de Ghazni.
Il a précisé que des combats étaient encore en cours en certains endroits de la ville, mais que les talibans en avaient « pour l’essentiel le contrôle ». Les talibans ont aussi revendiqué l’avoir prise. Ghazni est la capitale provinciale la plus proche de Kaboul conquise par les insurgés depuis qu’ils ont lancé leur offensive en mai, à la faveur du début du retrait des forces étrangères, qui doit être achevé d’ici la fin août. Les talibans ont avancé à un rythme effréné ces derniers jours. En une semaine, ils ont pris le contrôle de 10 sur 34 capitales provinciales afghanes, dont sept situées dans le nord du pays, une région qui leur avait pourtant toujours résisté par le passé.
Vendredi dernier, le gouvernement afghan annonçait qu’un responsable de la Communication, Dawa Khan Menapal, a été «lâchement» tué par les talibans lors de la prière à Kaboul. Le mois d’août devrait être décisif pour savoir si le régime de Kaboul est capable d’endiguer l’offensive talibane qui s’est intensifiée depuis le départ, mi-juillet, du chef des troupes américaines, le général Austin Miller, actant ainsi la fin de vingt ans d’aide militaire des Etats-Unis. Le président afghan Ashraf Ghani qui a imputé, le 2 août, la dégradation sécuritaire « au brusque retrait » des troupes de Washington, assure néanmoins que son pays dispose des moyens de se défendre, contrairement aux prédictions de la communauté internationale.